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Annick Le Loch
Question N° 56351 au Ministère de la Santé


Question soumise le 28 juillet 2009

Mme Annick Le Loch attire l'attention de Mme la ministre de la santé et des sports sur la nécessité d'accentuer les efforts en matière de prévention des accidents de la vie courante. Les accidents de la vie courante (près de 20 000 décès par an en France, soit quatre fois plus que pour les accidents de la route) constituent un véritable fléau qui a de lourdes incidences physiques et morales pour les victimes elles-mêmes, leurs familles ainsi que pour la collectivité qui doit en assurer le coût social. Il s'agit d'un sujet essentiel, tant individuel que collectif, qui nécessite la mise en place d'une politique active de prévention. Bien que le nombre des accidents de la vie courante (AVC) soit en diminution depuis le début des années 1980, il reste bien trop élevé, en particulier par rapport à nos voisins européens. De nombreux accidents (chutes, intoxications, suffocations, brûlures, noyades, incendies...) seraient pourtant évitables grâce à des mesures de prévention adaptées et de sensibilisation régulière afin d'assurer une meilleure protection des plus vulnérables que sont celles et ceux des âges extrêmes (moins de 15 ans et plus de 75 ans). Tandis que s'ouvraient à l'automne 2006, les états généraux de la prévention, force est de constater que, près de trois ans plus tard, de nombreux efforts restent à faire en matière de prévention. Une politique centralisée de prévention des accidents de la vie courante permettrait d'améliorer la sécurité des personnes et des biens, d'informer nos concitoyens sur les risques encourus et, enfin, de former les professionnels concernés et de les sensibiliser à cette question. Une telle politique, qui revêtirait le caractère de grande cause nationale soutenue par une large campagne d'information, permettrait assurément de faire significativement reculer la mortalité induite par les accidents domestiques. Cette démarche a notamment déjà prouvé toute son efficacité en matière de sécurité routière. Aussi, elle lui demande de bien vouloir lui préciser les mesures que le Gouvernement compte prendre pour accentuer la prévention en matière d'accidents de la vie courante et, notamment, s'il envisage de l'ériger prochainement en grande cause nationale.

Réponse émise le 17 novembre 2009

Les accidents de la vie courante (AcVC) constituent en effet un véritable fléau qui a de lourdes conséquences, aussi bien pour les victimes et leurs familles, que pour la collectivité qui doit en assumer le coût social et pour lequel chacun d'entre nous doit se mobiliser. Le Gouvernement a mis en place une politique coordonnée de prévention, qui associe des acteurs publics et privés de la sécurité. Ainsi, des ministères (santé, consommation, intérieur...), des organismes publics tels que l'Institut national de veille sanitaire, l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé, l'Institut national de la consommation, la commission de la sécurité des consommateurs, des associations de consommateurs mais aussi des entreprises travaillent de façon conjointe à sensibiliser le public aux risques de la vie courante et à l'informer sur les moyens de prévenir ces risques. Le ministère chargé de la consommation a initié deux actions, à caractère général, basées sur une coopération institutionnelle et agit par ailleurs en qualité de partenaire dans de nombreuses campagnes de prévention. La première action de coopération institutionnelle repose sur un protocole, mis en place en 2008, et associant les ministères chargés de la consommation et de la santé. L'objectif de cette collaboration est de recueillir les données épidémiologiques relatives aux AcVC et de développer la surveillance et l'investigation en ce domaine. La deuxième action consiste en un plan national de prévention des AcVC, qui détermine les grands axes d'actions et identifie les orientations en termes de moyens à mettre en oeuvre pour écarter les risques les plus souvent rencontrés, tels que les chutes des personnes âgées, les incendies, les défenestrations, les accidents des jeunes enfants, les noyades. Un bilan de l'exécution de ce plan est présenté régulièrement au comité national de la santé publique. Plusieurs objectifs ont déjà été atteints, tels que l'institution d'un diagnostic sur les risques électriques dans les logements ou la création d'un portail Internet lancé par les ministères chargés de la consommation et de la santé (www.stopauxaccidentsquotidiens.fr) lequel dispose de nombreuses informations sur les risques de la vie courante. Les pouvoirs publics réalisent aussi des campagnes de prévention pour prévenir certains risques. Ainsi, chaque année des campagnes de sensibilisation sont réalisées sur différents thèmes, tels que les accidents de jeunes enfants (utilisation des produits ménagers, activités de loisirs), les incendies domestiques, les intoxications oxycarbonées, les noyades et les accidents liés à la pratique du cyclisme, d'activités en montagne (ski, randonnées, VTT...). La sensibilisation du public aux risques de la vie courante constitue un complément nécessaire aux contrôles qui sont effectués pour garantir la sécurité des produits et des services. À cet égard, l'accent a été mis en 2008 sur le contrôle de la sécurité des produits industriels de grande consommation ciblés autour de trois thèmes : la sécurité des enfants (articles de puériculture, jouets...), la sécurité dans et autour de la maison (produits électriques, appareils de jardinage et de bricolage...), la sécurité dans les activités de loisirs (cycles, lunettes solaires...). Le nombre des AcVC est en diminution depuis le début des années 1980, notamment grâce aux campagnes d'information et de prévention qui ont été menées au cours des dernières décennies. Ce nombre reste cependant trop élevé et de nombreux accidents résultant souvent de comportements individuels inadaptés apparaissent encore évitables si les mesures de prévention appropriées sont adaptées. Dans ces conditions, le Gouvernement envisage de déclarer la prévention des AcVC comme « Grande cause nationale » en 2011, afin de favoriser une prise de conscience des risques encourus par nos concitoyens dans leur vie quotidienne ainsi qu'une large mobilisation permettant la multiplication des initiatives en vue de diminuer le nombre des accidents.

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