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Jean-Claude Leroy
Question N° 55887 au Ministère de l'Alimentation


Question soumise le 28 juillet 2009

M. Jean-Claude Leroy attire l'attention de M. le ministre de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche sur la situation des producteurs de lait. En avril dernier, les cours du lait ont brutalement chuté, engendrant une situation difficile pour les producteurs. Un accord signé début juin entre syndicats, industriels et grande distribution a prévu un prix d'achat de 280 euros pour 1 000 litres en 2009. Or cet accord sur « la transparence des prix » ne satisfait pas les producteurs confrontés à un coût de revient supérieur au prix fixé. Ils réclament donc un prix de 305 euros les 1 000 litres. Alors que les charges augmentent, le prix d'achat du lait est tombé à 0,21 euro du litre en début d'année, soit une baisse de plus de 50 % par rapport à 2007, sans que le prix des produits laitiers ait diminué pour les consommateurs. Aujourd'hui, le prix du lait acheté par la grande distribution se situe toujours en dessous des coûts de production supportés par les agriculteurs. Il semble donc essentiel, pour la survie du secteur, que le tarif d'achat du lait soit fixé en fonction du coût de revient. Aussi, il lui demande les mesures qu'il compte prendre afin que le travail des producteurs de lait soit justement rétribué.

Réponse émise le 1er septembre 2009

Après la période particulièrement favorable en 2007, les marchés laitiers se sont retournés à partir du second semestre 2008. Depuis le début de l'année, la situation reste très dégradée, même si la mise en oeuvre, à la demande de la France, des dispositifs communautaires de régulation des marchés des produits laitiers a permis une certaine stabilisation des cours, ces dernières semaines. La situation économique de nombreux producteurs laitiers reste très préoccupante et il y a urgence à agir. Le 15 juillet 2009, tous les acteurs de la filière laitière, agriculteurs, industriels et distributeurs, ont été réunis pour trouver des solutions à la situation de crise actuelle. A court terme, un plan d'accompagnement des producteurs laitiers particulièrement touchés par la crise a été mis en place. 30 millions d'euros ont ainsi été débloqués par le Premier ministre, pour prendre notamment en charge une partie des intérêts d'emprunt de l'année 2009. Ces aides sont destinées notamment aux jeunes agriculteurs et aux récents investisseurs fortement endettés du fait de la mise aux normes. Une évaluation de ce dispositif sera faite début septembre 2009. Au-delà de l'urgence, plusieurs pistes de réflexion ont été engagées pour une nouvelle organisation de la filière, avec des prix plus stables et rémunérateurs pour les producteurs. À l'échelle nationale, la transparence des prix sera améliorée. Les résultats sur les produits laitiers sont disponibles sur le site internet de l'Observatoire des prix et des marges depuis le 29 juillet 2009. Une contractualisation juste et équitable entre producteurs et transformateurs de lait doit être mise en place. À cette fin, le Conseil général de l'agriculture, de l'alimentation et des espaces ruraux et le service du contrôle général économique et financier vont accompagner les travaux engagés au sein de l'interprofession laitière. Une mission destinée à renforcer la compétitivité de la production et de la transformation au sein de la filière laitière a également été confiée au Conseil général de l'agriculture, de l'alimentation et des espaces ruraux. Dans ce cadre, les préfets de région ont été sollicités afin de mettre en place une concertation au niveau local et identifient des propositions pour l'avenir. Un point d'étape de l'ensemble de ces actions sera réalisé au 1er octobre 2009. Par ailleurs, la mise en place d'un label « Lait de France », sur une base volontaire, a été proposé. Une réflexion sur un étiquetage relatif au lieu de production du lait a également été lancée par le Conseil national de la consommation, dont les propositions sont attendues pour la fin octobre 2009. Enfin, les actions entreprises au niveau communautaire pour défendre une régulation des marchés à l'échelle européenne et la mise en place des instruments adaptés seront poursuivies. Un groupe franco-allemand s'est d'ores et déjà réuni pour faire des propositions à nos partenaires.

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