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Gérard Gaudron
Question N° 55666 au Ministère de la Santé


Question soumise le 21 juillet 2009

M. Gérard Gaudron souhaite demander à Mme la ministre de la santé et des sports de bien vouloir lui apporter des précisions sur la mortalité due aux cancers en Seine-Saint-Denis qui semble être plus importante que dans les autres départements. L'espérance de vie des hommes y est inférieure de deux ans à celle des habitants de départements franciliens voisins. Des études scientifiques ont démontré que cette situation est bien souvent liée à la précarité sociale. La Seine-Saint-Denis est en effet un département industriel particulièrement touché par le chômage et les inégalités. Par ailleurs, il semble que la population soit moins réceptive aux messages de prévention et de dépistage, ce qui constitue une source d'inquiétude supplémentaire. Il lui demande donc de bien vouloir lui indiquer quelles mesures pourraient être prises afin de lutter contre ce problème de santé publique.

Réponse émise le 25 mai 2010

Les inégalités face au cancer sont très complexes et nécessitent une approche pluridisciplinaire. On observe des inégalités de morbidité et de mortalité d'ordre culturel, socio-économique, professionnel et géographique. En Seine-Saint-Denis comme dans d'autres départements, ces inégalités sont individuelles et collectives et sont liées entre autres à une moins bonne efficacité des campagnes de prévention, à une plus faible participation au dépistage organisé et à un retard au diagnostic et à l'accès aux soins. À ces inégalités s'ajoutent celles liées à l'environnement au sens large, aux addictions, alcool et tabac en particulier, aux comportements alimentaires et à la génétique des individus. Le plan cancer 2009-2013 s'inspire du rapport remis au Président de la République par le professeur Jean-Pierre Grünfeld en février 2009. Ce nouveau plan s'inscrit dans la continuité du plan cancer 2003-2007. À partir des acquis, de nouvelles propositions permettent d'impulser un nouvel élan et de porter une nouvelle ambition. Un des axes transversaux de ce nouveau plan porte sur une meilleure prise en compte des inégalités de santé face au cancer et la mise en oeuvre de mesures, visant leur correction. Aussi, des mesures et des actions spécifiques portant sur les inégalités de santé sont priorisées et se retrouvent dans chaque axe de ce plan. La problématique de réduction des inégalités de santé est au coeur de l'axe recherche du plan, et prévoit une collaboration pluridisciplinaire entre des spécialistes en biologie, en génétique, en immunologie, de l'environnement, en toxicologie, des cliniciens, sociologues, économistes, associations de patients... La compréhension de ces inégalités doit permettre d'apporter des réponses adaptées et efficaces pour les réduire en cohérence avec les autres volets du plan cancer. Dans l'axe observation, l'état des lieux des données existantes et de celles qui seraient nécessaires pour mieux assurer le suivi de l'évolution des disparités est programmé. Pour cela, la mesure 8 du plan insiste sur la nécessité de développer l'épidémiologie sociale des cancers. Dans l'axe prévention-dépistage, la mesure 14 du plan cancer prévoit de lutter contre les inégalités d'accès et de recours au dépistage. Elle constitue l'une des mesures phares du plan cancer. Plusieurs actions prioritaires ont été identifiées : en premier lieu, favoriser l'adhésion et la fidélisation dans les programmes de dépistage et réduire les écarts entre les taux de participation. L'objectif est d'augmenter de 15 % la participation de l'ensemble de la population aux dépistages organisés ; cette augmentation devant être de 50 % dans les départements rencontrant le plus de difficultés. Que ces inégalités soient socio-économiques, culturelles ou territoriales, d'autres actions visant à réduire les inégalités d'accès et de recours au dépistage seront mises en place, avec notamment la réalisation d'études de géocodage permettant une territorialisation du sous-dépistage. La mesure 14 insiste, par ailleurs, sur la nécessité de faciliter la participation des médecins traitants et d'améliorer la prise en compte des différents niveaux de risque, afin d'accroître l'efficacité de la politique de dépistage. L'amélioration de la structuration du dispositif des programmes de dépistage organisé est au coeur de la mesure 15 via d'une part, l'optimisation du fonctionnement des structures en charge de l'organisation des dépistages et, d'autre part, l'amélioration du suivi des résultats du dépistage. Enfin, la mesure 16 met en avant deux grands objectifs : impliquer le médecin généraliste dans les programmes nationaux de dépistage et garantir l'égalité d'accès aux techniques les plus performantes sur l'ensemble du territoire. Il est notamment prévu de déployer progressivement l'utilisation du test immunologique de dépistage du cancer colorectal sur l'ensemble du territoire.

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