Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de Wikipedia

Jacques Bascou
Question N° 55400 au Ministère de l'Éducation


Question soumise le 21 juillet 2009

M. Jacques Bascou attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur la nécessité de prévoir, dès la prochaine rentrée scolaire, la continuité de l'accompagnement des élèves handicapés par les mêmes auxiliaires de vie scolaire individuels (AVS-i) auxquels ils sont habitués. Cette continuité n'est pas possible aujourd'hui en raison de la précarité du cadre d'emploi des AVS-i, dont le contrat initial de trois ans ne peut être renouvelé qu'une fois. Au mépris de l'expérience précieuse accumulée pendant six ans, les AVS-i sont invités à quitter leur travail et l'enfant ou les enfants qu'ils ont appris à connaître. Cette situation est également pénalisante pour les enfants handicapés accompagnés par le même AVS-i depuis le début de leur scolarité et qui vont rentrer en classe de 6e à la rentrée 2009-2010. Ils risquent de devoir affronter l'épreuve d'un double changement. Celui de leurs habitudes scolaires, lié au passage en secondaire, mais aussi celui de leurs repères intimes, avec la perte d'une personne avec qui ils avaient pu nouer des rapports de confiance. Le handicap de l'enfant serait au contraire matériellement et moralement allégé par le maintien en fonction de la personne qui sait comment bien le porter dans ses bras, notamment pour l'aider aux gestes d'hygiène. Ce double choc pour des enfants particulièrement fragiles aurait pu être évité avec une meilleure attention portée à leurs handicaps mais aussi à leurs AVS-i. Faute d'autoriser la prolongation des contrats d'AVS-i, ou mieux d'envisager une véritable professionnalisation de leurs emplois pourtant d'intérêt public, le Gouvernement a préféré dans l'urgence improviser une solution alternative privée. Le 2 juillet 2009 un amendement de dernière minute au projet de loi relatif à la mobilité et aux parcours professionnels dans la fonction publique a permis ainsi d'ajouter un alinéa à l'article L. 351-3 du code de l'éducation. « Alternativement », l'aide individuelle pourra être assurée par une association ou un groupement d'associations ayant fait l'objet d'un agrément et ayant conclu une convention avec le ministère de l'éducation nationale, après accord entre l'inspecteur d'académie et la famille de l'élève. Cette possibilité de privatisation de l'aide publique à la scolarisation des enfants handicapés pose beaucoup de questions, dont celle de son financement. Cette possibilité restera ainsi théorique tant que ne sera pas paru le décret d'application. Il lui demande si toutes les mesures nécessaires seront prises pour la rentrée prochaine en septembre afin que des enfants handicapés ne subissent pas les conséquences d'une regrettable impréparation.

Réponse émise le 29 novembre 2011

Les personnels employés dans le cadre des différents dispositifs de contrats aidés exercent au sein des établissements scolaires des missions visant à épauler les directeurs d'école, à contribuer au bon fonctionnement de la vie scolaire et à accompagner les élèves handicapés en milieu scolaire ordinaire. Le Président de la République et l'ensemble du Gouvernement considèrent cette dernière mission comme une priorité qui se traduit par un effort sans précédent que nous poursuivons depuis cinq rentrées scolaires. Cet effort porte ses fruits et se voit encore renforcé en cette rentrée. À la rentrée 2011, 214 610 enfants handicapés sont scolarisés en milieu ordinaire soit 13 212 élèves de plus que lors de la rentrée précédente ce qui représente une progression de 60 % par rapport à la rentrée 2004. Parallèlement, le nombre d'auxiliaires de vie scolaire (AVS) chargés d'accompagnement individuel ou collectif et d'emplois de vie scolaire a été multiplié par pratiquement trois entre 2007 et cette rentrée, passant ainsi de 10 200 équivalents temps plein à près de 30 000. L'enveloppe budgétaire a été également doublée et s'élève en 2011 à 350 Meuros. Elle devrait atteindre 455 Meuros en 2012. Dans les écoles, il existe désormais 4 299 classes d'inclusion scolaire (CLIS) soit une progression de 2,5 % depuis la dernière rentrée. Les CLIS comptent 44 490 enfants soit une hausse de 3,5 % par rapport à 2010. Dans le second degré, on dénombre 2 297 unités locales d'inclusion scolaire (ULIS), soit 2 fois plus qu'il y a 5 ans, ce qui permet d'accueillir plus de 23 300 élèves. Sur la base du rapport du sénateur Paul Blanc et, à l'occasion de la Conférence nationale sur le handicap, le 8 juin dernier, le Président de la République a souhaité impulser une nouvelle approche visant à fournir un accompagnement plus pérenne et de meilleure qualité aux enfants en situation de handicap à travers l'instauration des assistants de scolarisation. Deux mille postes ont été créés et deux tiers ont d'ores et déjà été recrutés par les établissements. Cet effort sera poursuivi en 2012 avec 2 300 nouveaux postes auxquels s'ajouteront, dans un premier temps, les contrats aidés dont une large proportion servira à l'accompagnement des enfants handicapés. S'agissant des contrats aidés, la procédure de recrutement faisant intervenir les établissements recruteurs et pôle emploi, le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative est parfaitement conscient du délai qu'il peut exister entre la notification de la maison départementale des personnes handicapées et l'embauche effective et ce, malgré la délégation des moyens budgétaires. En ce sens, il a donné aux recteurs d'académie des instructions afin de faire accélérer au maximum les recrutements encore attendus sur le terrain. L'évolution de la situation sur le terrain fait l'objet d'un suivi particulièrement attentif et régulier. D'abord, la plate-forme téléphonique « Aide handicap école » a vu ses moyens renforcés pour accompagner au mieux, et très concrètement, les parents dont les enfants handicapés rencontrent une difficulté dans leur scolarisation. Ensuite, un comité de suivi se tient chaque semaine au 110 de la rue de Grenelle entre les associations concernées par cette problématique, le cabinet du ministre et celui du ministre des solidarités et de la cohésion sociale. Le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative réitère également son objectif : à terme, l'accompagnement des élèves handicapés sera pris en charge exclusivement par des assistants de scolarisation mieux formés, plus qualifiés et pouvant apporter un soutien à l'enfant sur une plus grande durée. En effet, au-delà de l'aspect quantitatif, il s'agit d'améliorer la qualité de l'accompagnement. D'abord, bénéficiant du statut d'assistant d'éducation, les assistants de scolarisation sont recrutés sur des contrats de 35 heures d'une durée totale de trois ans renouvelables une fois. De plus, à la différence des contrats aidés, les postes d'assistants de scolarisation ne peuvent être pourvus que par des personnes au moins titulaires du baccalauréat. Sous ces conditions, ce nouveau type de contrat peut être proposé aux personnes bénéficiant déjà d'un contrat aidé type auxiliaire de vie scolaire ou emploi de vie scolaire. Enfin, il s'agit aussi de compléter le référentiel de compétences de ces assistants en développant des modules de formation/spécialisation et d'améliorer la formation des enseignants sur cette problématique spécifique. Les assistants de scolarisation accompagnent les élèves dans les actes de la vie quotidienne, dans l'accès aux activités d'apprentissage, dans les activités de la vie sociale et relationnelle et participent à la mise en oeuvre et au suivi du projet personnalisé de scolarisation des élèves. Ils peuvent exercer leurs fonctions dans l'établissement qui les a recrutés, dans un ou plusieurs autres établissements ainsi que, compte tenu des besoins appréciés par l'autorité académique, dans une ou plusieurs écoles. Cet effort pour une meilleure professionnalisation de l'accompagnement des élèves complétera le dispositif prévu par le décret du 20 août 2009 (art. L. 351-3 du code de l'éducation) qui prévoit que les assistants d'éducation exerçant les fonctions d'auxiliaires de vie scolaire, et dont le contrat est venu à expiration, peuvent être réemployés pour exercer les mêmes fonctions par une association intervenant auprès des élèves handicapés, dans le cadre d'une convention entre l'association concernée et l'État qui lui verse une subvention. À ce jour, le ministère de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative a signé une convention avec cinq fédérations d'associations et quatre services d'aide à domicile. Depuis cinq rentrées scolaires, le dispositif d'accompagnement des enfants en situation de handicap est donc constamment amélioré afin de renforcer sans cesse le soutien que nous devons aux élèves et à leurs familles.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette question.

Inscription
ou
Connexion