M. Louis-Joseph Manscour attire l'attention de M. le ministre de la culture et de la communication sur le mouvement de grève entamé le 12 mai 2009 à RFI contre le plan social qui prévoit la suppression de 206 postes et la disparition des émissions dans sept des dix-neuf langues émises par la radio. À l'heure où le Gouvernement dit vouloir jouer un rôle protecteur pour l'emploi, il apparaît paradoxal d'organiser soi-même, en pleine crise, le licenciement d'un quart des emplois permanents d'une radio publique. En outre, la justification du plan social semble plus que douteuse. Quels sens peuvent avoir des licenciements prétendument économiques quand l'État décide seul du montant des ressources allouées ? Par ailleurs, l'audience de RFI a augmenté de près de 40 % depuis 2001 dans les principales capitales africaines. Il semblerait également, contrairement aux chiffres avancés par Bercy et conformément à ceux du rapport de Gilles Carrez datant d'octobre 2008, que RFI aurait été une fois de plus excédentaire l'année dernière. Enfin, il apparaît regrettable de sacrifier, au nom d'une politique dite de modernisation, la qualité des programmes et la diversité des langues proposées. RFI est un fleuron du paysage audiovisuel français et international qu'il convient de préserver. Aussi, il lui demande s'il compte renoncer à ce plan social que la cour d'appel de Paris a suspendu et s'il envisage d'ouvrir des négociations avec le comité d'entreprise et l'intersyndicale des salariés afin qu'une solution contentant les deux parties puisse être rapidement trouvée.
Un plan global de modernisation de Radio France Internationale (RFI), en cours de consultation, a été présenté au comité d'entreprise. Ce plan, nécessaire au redressement économique de la société dont la situation financière est critique, décline, en termes d'emploi, la nouvelle stratégie des langues de diffusion et intègre les nécessaires évolutions de métiers réalisées dans toutes les sociétés confrontées à la généralisation du numérique. Ce plan de modernisation s'accompagne d'un plan de sauvegarde de l'emploi, qui est également en cours de consultation par le comité d'entreprise de la société. Il prévoit la suppression de 206 postes et la création de 34 autres. RFI est l'un des atouts majeurs de notre audiovisuel extérieur. Sa notoriété, en Afrique notamment, et la grande qualité de ses programmes ne sont plus à démontrer. Pour pouvoir rester un média international de référence, RFI doit s'appuyer sur la réforme entreprise pour se moderniser. C'est ainsi qu'elle pourra faire face à un nouvel environnement, plus compétitif et marqué par de grands bouleversements technologiques.
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