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Francis Saint-Léger
Question N° 54624 au Ministère de l'Alimentation


Question soumise le 7 juillet 2009

M. Francis Saint-Léger attire l'attention de M. le ministre de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche sur la perspective d'évolution des prix agricoles mondiaux dans les prochaines années. Il désire connaître les données disponibles en la matière.

Réponse émise le 8 septembre 2009

Après avoir atteint des sommets en 2008, les prix agricoles ont diminué rapidement pour retrouver des niveaux comparables à ceux précédant leur hausse. Les experts n'avaient prévu ni la hausse ni la baisse des prix et ont été surpris tant par leur ampleur que par leur brutalité. Chaque année, des instituts de recherche renommés publient des perspectives d'évolution des prix agricoles. Ainsi, l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) et la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) d'une part, et le FAPRI (institut de recherche sur les politiques agricoles et alimentaires) d'autre part, établissent annuellement des perspectives d'évolution des prix agricoles sur dix ans. La commission conduit également tous les ans un exercice de projection à sept ans concernant les marchés et revenus agricoles pour l'UE, le dernier rapport ayant été présenté en mars 2009 (les perspectives pour les marchés agricoles et le revenu dans l'Union européenne 2008-2015). Le dernier rapport OCDE-FAO, dont les résultats ont été publiés le 17 juin 2009, indique que les prix agricoles devraient rester à des « niveaux proches ou supérieurs » à ceux connus dans la décennie précédant les pics de 2007-2008. Ainsi, « les prix moyens des productions végétales devraient connaître une hausse de 10 à 20 % en termes réels (corrigés de l'inflation) par rapport à la moyenne observée durant la période 1997-2006 » et « dans le cas des huiles végétales, l'augmentation des prix devrait même dépasser 30 % ». Pour la viande, les prix « ne devraient pas dépasser la moyenne de 1997-2006 ; par ailleurs, les baisses de revenus au début de la période de projection tendront à inciter les consommateurs à se reporter sur des viandes moins chères, telles que la volaille au lieu du boeuf ». Ces données sont disponibles sur le site Internet de l'OCDE (www.oecd.org/agriculture-fr). Ces résultats ne constituent cependant pas des prévisions : ils montrent vers quelles tendances les prix évolueraient, selon les hypothèses retenues dans le modèle. Mais la réalité est plus complexe. Les politiques ainsi que les contextes économiques évoluent et le climat est incertain. Les tendances linéaires obtenues via les modèles sont, par ailleurs, incapables de représenter l'instabilité des marchés, pourtant essentielle à prendre en compte dans la définition des politiques. L'expérience montre que les prix s'écartent généralement des tendances modélisées. C'est pourquoi les politiques publiques doivent pouvoir répondre à l'ensemble des situations de marché, y compris celles que n'avaient pas prévues les modèles et qui peuvent mettre en péril les filières agricoles. C'est précisément dans les situations exceptionnelles que les filières ont le plus besoin des politiques publiques.

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