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Rémi Delatte
Question N° 53473 au Ministère de la Santé


Question soumise le 30 juin 2009

M. Rémi Delatte attire l'attention de Mme la ministre de la santé et des sports sur le système d'assurance médicale en responsabilité civile professionnelle. En effet, certains médecins libéraux exerçant des spécialités à risques importants, comme les chirurgiens, les obstétriciens et les anesthésistes, sont confrontés à des difficultés d'assurance de leur responsabilité civile professionnelle. Ainsi, il existe des « trous de garantie » dans la couverture d'assurance. La loi du 30 décembre 2002 relative à la responsabilité civile médicale autorise les assureurs à plafonner leur garantie avec un minimum de garantie fixé à trois millions d'euros. Au-delà de ce montant, l'office national d'indemnisation des accidents médicaux (ONIAM) prend en charge l'indemnisation au titre de l'article 1142-15 du code de la santé publique et peut ensuite se retourner contre le médecin, d'où l'existence de « trous de garantie ». C'est pourquoi il lui demande quelles mesures le Gouvernement entend prendre pour éviter les recours contre un médecin condamné à verser une somme supérieure au plafond de son assurance.

Réponse émise le 23 février 2010

Les gynécologues-obstétriciens s'exposent à un risque particulier : les dommages-intérêts qu'ils peuvent être condamnés à verser pour un accident survenu à la naissance ne sont définitivement fixés que lorsque la victime devient adulte. Même si aucun cas de mise en jeu de la situation patrimoniale d'un professionnel pour des risques lourds n'a été constaté, la ministre de la santé et des sports a tenu à renforcer la protection des gynécologues-obstétriciens pour les risques financiers importants. Ainsi, des mesures ont été adoptées dans la loi de financement de la sécurité sociale pour 2010. L'Office national d'indemnisation des accidents médicaux (ONIAM) pourra se substituer aux gynécologues-obstétriciens, aux anesthésistes ou aux chirurgiens pour des actes liés à la naissance, condamnés par une juridiction à réparer les dommages subis par la victime lorsque le délai d'assurance est expiré ou s'ils sont jugés insolvables. Il s'agit d'éviter que ces professionnels soient condamnés à verser des dommages et intérêts extrêmement importants longtemps après les faits, parfois après leur retraite. Ce dispositif sera renforcé par une instruction au conseil d'administration de l'ONIAM pour renoncer au recours contre le professionnel de santé dans les cas ciblés où le préjudice est consolidé à l'âge adulte. Par ailleurs, la ministre a proposé de relever le plafond minimum d'assurance de 3 à 6 millions d'euros et d'analyser, au regard de l'évolution du marché des primes d'assurance, la question de l'augmentation de l'aide de l'assurance maladie à la souscription d'une assurance en responsabilité civile. Il s'agit d'un dossier très complexe sur lequel il convient de continuer à travailler avec tous les partenaires concernés afin de poursuivre l'amélioration du dispositif.

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