Pierre Morel-A-L'Huissier
Question N° 52289 au Ministère de l'Industrie
Question soumise le 16 juin 2009
M. Pierre Morel-A-L'Huissier attire l'attention de M. le secrétaire d'État chargé de l'industrie et de la consommation sur le lancement « d'un réseau immatériel » dans le textile. Il lui demande de bien vouloir lui expliquer les tenants et aboutissants de ce projet.
Réponse émise le 15 septembre 2009
Les mutations toujours plus rapides de l'économie mondiale rendent nécessaire de fédérer et de capitaliser un nombre aussi important que possible d'avantages compétitifs de l'économie et de la culture françaises. L'innovation immatérielle, avec toutes ses composantes, propose à la fois des facteurs de différenciation pour les entreprises à l'international et des facteurs de dynamisme et d'emploi à valeur ajoutée à l'échelle nationale. Elle est particulièrement essentielle pour les entreprises de création, et notamment celles des industries de la mode et du textile. La problématique de l'immatériel, mise en avant par le rapport Lévy-Jouyet sur l'économie de l'immatériel, n'est pas traitée par les pôles de compétitivité. Le R2ITH (Réseau industriel d'innovation du textile et de l'habillement), présidé par Mme Élizabeth Ducottet (Thuasne) et dont la vice-présidente est Nelly Rodi (fondatrice du cabinet de tendances qui porte son nom) a été créé en 2002, à l'initiative du ministre chargé de l'industrie, Christian Pierret, pour faire émerger des projets innovants et animer la filière. Il a progressivement évolué, notamment suite à l'émergence des pôles de compétitivité textile, d'une logique purement technologique vers une logique mêlant innovation technologique et non technologique. Dans une ultime transformation, le R2ITH va évoluer en un véritable « réseau immatériel » des filières textile et mode au sens large et fonctionner comme un laboratoire créatif au service de ces filières en s'appuyant désormais sur l'Institut français de la mode, comme l'a annoncé Luc Chatel, secrétaire d'État chargé de l'industrie, le 9 mars 2009. Ce réseau ou laboratoire créatif aura pour objet de rendre concrets, pour les entreprises, et notamment les PME de ces filières, sous forme de projets et d'ateliers, tous les leviers de l'immatériel, pour faire rayonner et rendre plus performants les ressources inhérentes à la France, sa culture et ses entreprises. L'opportunité existe de fédérer acteurs institutionnels et entreprises autour de cette thématique et ce levier de croissance qu'est l'« innovation immatérielle », à partir de l'Institut français de la mode. Ce réseau ou laboratoire créatif devrait devenir un lieu d'échange et de rencontre des entreprises et organisations professionnelles intersectoriel, fédérateur, diffuseur de bonnes pratiques et initiateur de projets innovants permettant de faire se rencontrer les innovations matérielles et immatérielles. Il devrait permettre, à terme, la mise en réseau des différents acteurs concernés (VIA, IFM, Cité du design, CRDA, CCI, ENSCI, pôles de compétitivité, etc.). Parmi les projets concrets déjà identifiés à ce stade figurent notamment : des projets ayant pour objet d'initier et de pérenniser un rapprochement entre designers et industriels pour ouvrir de nouvelles pistes de recherche et d'innovation afin de servir une consommation différenciée ; des projets visant à réactualiser les éléments clés relatifs aux modèles économiques et d'innovation de la filière textile habillement et accessoires pour communiquer sur les composants « qui gagnent » et contribuer à la réflexion des chefs d'entreprises participant au réseau ; des projets visant à développer des objets textiles et accessoires de mode permettant l'utilisation de nouvelles technologies ; des projets visant à associer savoir-faire traditionnels, innovation et design. Les premiers projets concrets devraient être lancés au cours de l'automne 2009.
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