M. André Wojciechowski attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères et européennes sur le fait que, pour comprendre la Russie, le monde occidental doit se remettre en question et se poser deux questions fondamentales : que veut la Russie, qu'attendons nous de la Russie ? Le gouvernement allemand s'est sans doute posé la question depuis quelques années et doit avoir trouvé la réponse économique à cette question. Politiquement, pour les Russes, en premier lieu, l'expansion de l'OTAN est porteuse de belligérance, ce qui se comprend. En second lieu, en dehors des États-unis, personne n'a oublié le concept d'équilibre des forces. Donc, si l'Ukraine rejoint l'OTAN, la Russie devra construire une vraie frontière entre elle et l'Ukraine, ce qui créerait la première instabilité importante en Europe, à moins que... Il souhaite savoir quelles sont les intentions du Gouvernement pour trouver des solutions pour éviter cette instabilité en Europe.
Le souci de la France est d'assurer, à travers les évolutions en cours en Europe, la consolidation de la sécurité et de la confiance sur tout le continent européen. C'est pourquoi la France a souhaité la transformation de la relation de l'OTAN avec la Russie. Ce partenariat entre l'Alliance et la Russie est le symbole de la fin de la guerre froide, et un élément stratégique pour les équilibres de sécurité européens. Ce que la France souhaite, c'est l'établissement avec la Russie d'un partenariat solide, fondé sur une confiance retrouvée et un dialogue sans complaisance mais ouvert. Des désaccords entre l'OTAN et la Russie existent sur plusieurs sujets : Traité FCE, Kosovo, défense antimissile, Géorgie. Ces différends doivent être résolus. Seul le dialogue aidera à dissiper les malentendus et à mieux prendre en compte les préoccupations des uns et des autres. La reprise des activités du Conseil OTAN-Russie est d'autant plus importante. Elle permettra de redonner à ce format son statut d'enceinte de dialogue unique et de promouvoir les coopérations concrètes. Si nous sommes conscients que la Russie est préoccupée par le souhait de la Géorgie et de l'Ukraine de se rapprocher de l'OTAN, nous rappelons que chaque État a le droit de déterminer librement sa politique de sécurité et ses choix d'alliance, La logique des sphères d'influences en Europe n'existe plus. Chaque candidature à l'OTAN est évaluée en fonction de ses mérites propres. Devenir membre de l'Alliance implique d'être capable d'en assumer les lourdes responsabilités, d'apporter une contribution réelle à la sécurité des alliés et de partager leurs valeurs. L'élargissement de l'Alliance doit aussi contribuer plus généralement à la stabilité et la sécurité du continent, qui bénéficie aussi à la Russie.
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