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Dominique Orliac
Question N° 50647 au Ministère de la Santé


Question soumise le 2 juin 2009

Mme Dominique Orliac attire l'attention de Mme la ministre de la santé et des sports sur les incompréhensions de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) quant à l'absence de l'évocation de la fin de vie et de la possibilité d'une aide active à mourir, au cours des prochains états généraux de la bioéthique du mois de juin. En effet, alors que 86 % des Français se déclarent favorables à une loi légalisant l'euthanasie sous certaines conditions, selon un sondage réalisé par BVA en avril 2009, et que le Conseil d'État lui-même s'est montré favorable à l'introduction de la question de la fin de vie dans les débats, (et ce malgré son souhait de maintenir la législation actuelle inchangée), cette discussion a été écartée de la programmation des réunions des états généraux prochains. Or l'enjeu de ces réunions n'est-il pas d'ouvrir un débat public à tous, afin d'analyser des questions importantes et de discuter des grands principes sur lesquels nous devons collectivement nous mettre d'accord ? Par conséquent, elle lui demande de bien vouloir lui indiquer si le Gouvernement entend remédier à cette situation incompréhensible et ouvrir le débat aux questions relatives à la fin de vie lors des prochains états généraux de la bioéthique.

Réponse émise le 18 août 2009

Le Président de la République a souhaité qu'à l'occasion de la révision de la loi du 6 août 2004, outre les travaux d'évaluation par les différentes instances d'expertise, soit organisée une vaste consultation permettant d'associer les citoyens au débat sur les enjeux de la bioéthique. C'est à cette fin que se sont déroulés, au premier semestre 2009, des État généraux de la bioéthique. Les État généraux ont pris diverses formes et en particulier celle d'événements organisés par les espaces régionaux d'éthique adossés aux centres hospitaliers universitaires (CHU) et, moments phares, celle de trois forums régionaux réunis à Rennes, Marseille et Strasbourg qui se sont déroulés tout au long du mois de juin 2009. Ces forums ont permis à un panel de citoyens formés préalablement aux questions de bioéthique de débattre avec des spécialistes. Enfin, une journée de restitution nationale s'est tenue le 23 juin à Paris. Un rapport a été remis le 2 juillet au Président de la République. Parallèlement à ces événements, un site internet dédié a permis de mettre en ligne les éléments essentiels du débat ainsi accessibles à chacun et de recueillir l'expression des internautes. L'ensemble des contributions recueillies constituera l'un des éléments venant alimenter la réflexion d'ensemble menée dans l'optique du réexamen de la loi de bioéthique. Centrée sur la révision de la loi bioéthique du 6 août 2004 et de ses thématiques, la lettre de mission adressée au comité de pilotage des État généraux entendait porter le débat sur les domaines de la loi du 6 août 2004. Cinq grands thèmes ont donc été retenus par le gouvernement dans ce cadre exclusif : la recherche sur les cellules souches et l'embryon, la médecine prédictive, l'assistance médicale à la procréation, le prélèvement et la greffe, les diagnostics prénatal et préimplantatoire. La loi du 22 avril 2005 relative au droit des malades et à la fin de vie s'inscrit en effet, davantage dans une problématique d'ensemble relative aux droits des malades. Le sujet a néanmoins été débattu, et de nombreuses contributions ont été réunies sur ce point qui viennent enrichir, au delà de la question bioéthique, la réflexion actuelle sur l'évaluation de la loi du 22 avril 2005. Cette loi a fait l'objet en 2008 d'une mission parlementaire d'évaluation qui a procédé à de multiples auditions. Un travail identique a été mené par le Conseil d'État aboutissant aux mêmes conclusions. Ces rapports ont mis en évidence un certain nombre d'ajustements de nature non législative qui sont actuellement à l'étude en vue de leur mise en oeuvre. Ainsi, un projet de modification du code de déontologie médicale va être soumis au Conseil d'État visant, d'une part, à permettre à la famille et aux proches d'engager une procédure collégiale d'arrêt des traitements et, d'autre part, à préciser les modalités des traitements à visée antalgique ou sédative accompagnant les arrêts de traitement en fin de vie lorsque la douleur du patient cérébro-lésé n'est pas évaluable.

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