Pierre Morel-A-L'Huissier
Question N° 50448 au Ministère de la Santé
Question soumise le 26 mai 2009
M. Pierre Morel-A-L'Huissier attire l'attention de Mme la ministre de la santé et des sports sur la trisomie 21. Selon une étude publiée dans la revue Plos one, une substance contenue dans le thé vert réduit les symptômes neurologiques de cette maladie chez la souris. Il lui demande de bien vouloir lui indiquer sa position à ce sujet.
Réponse émise le 27 octobre 2009
La trisomie 21 est une anomalie chromosomique définie par la présence d'un 3e exemplaire du chromosome 21. La trisomie 21 n'est pas une anomalie rare, mais son incidence à la naissance a diminué significativement dans plusieurs pays, après la mise en place du dépistage prénatal. La prévalence à la naissance est actuellement estimée à 1/2000 naissances vivantes en France. Une déficience intellectuelle variable, souvent légère, une hypotonie musculaire et une laxité articulaire quasi-constantes sont les conséquences habituelles, souvent accompagnées de signes morphologiques et d'un risque de complications, justifiant un suivi adapté. L'éducation précoce des enfants atteints est indispensable, avec la mise en place d'un projet coordonné, rééducatif, éducatif et social, visant au meilleur épanouissement de la personne trisomique et à son intégration dans la société, le plus souvent en milieu ordinaire. Un suivi médical adapté est également utile du fait du risque accru de certaines pathologies. Le maintien à l'âge adulte d'un accompagnement, y compris rééducatif, est nécessaire. L'espérance de vie médiane est maintenant supérieure à 50 ans. Plus de 90 projets de recherche sont répertoriés par la base de données Orphanet, portant sur le dépistage et les différents aspects de la prise en charge des patients atteints. L'étude parue sur le site de la Public Library of Science fait référence aux travaux de l'équipe de l'université Paris-Diderot sur les effets des polyphénols du thé vert sur les tests d'apprentissage chez des souris modèles de trisomie 21. D'autres équipes travaillent sur des modèles voisins et le rôle de facteur de croissance cérébrale dans la maturation cérébrale ante-et post-natale. Si ces travaux sont reconnus, il est cependant toujours difficile d'extrapoler de la souris à l'homme, que ce soit en termes de troubles du comportement ou de troubles des apprentissages. Les polyphénols, que l'on trouve aussi dans le vin, ont par ailleurs d'autres inconvénients et peuvent être dans d'autres modèles scientifiques considérés comme délétères. Il semble donc nécessaire d'attendre des travaux ultérieurs.
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