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Pierre Morel-A-L'Huissier
Question N° 47918 au Ministère de l'Emploi


Question soumise le 5 mai 2009

M. Pierre Morel-A-L'Huissier attire l'attention de M. le secrétaire d'État chargé de l'emploi sur le chômage des jeunes. Il lui demande de bien vouloir lui dresser un bilan, sur les dix dernières années, de l'évolution du chômage chez les jeunes sortants des universités françaises.

Réponse émise le 3 novembre 2009

La direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES) ne dispose pas d'éléments détaillés sur les jeunes sortants des universités sur longue période. Les données qui suivent sont issues des enquêtes « Génération » du Centre d'études et de recherches sur les qualifications (CEREQ), et mettent en évidence les disparités des situations parmi les sortants de l'enseignement supérieur. 365 000 jeunes sont sortis de l'enseignement supérieur en 2004. Plus de la moitié d'entre eux (58 %) n'ont pas obtenu de diplôme de niveau L (bac + 3). Licences L, sorties d'IUFM et diplômes (niveau bac + 4) concernent quant à eux 23 % des sortants. C'est principalement au niveau L que se concrétise la professionnalisation de l'enseignement supérieur. 30 % des jeunes entrés dans la vie active en 2004 avec un diplôme de niveau L (hors IUFM) avaient obtenu une licence professionnelle. 19 % des sortants ont un diplôme de niveau M (bac + 5), ou un doctorat (D), un tiers d'entre eux étant issus d'une école de commerce ou d'ingénieurs. L'acquisition d'un diplôme de l'enseignement supérieur assure une insertion en emploi nettement plus favorable et de meilleure qualité. En fin de troisième année de vie active, 8 % des diplômés du supérieur sortis en 2004 sont au chômage, un taux inférieur de moitié à celui de l'ensemble de leur génération. Près de 90 % d'entre eux ont un emploi à durée indéterminée dans plus de 70 % des cas. C'est respectivement 20 et 10 points de plus que pour les jeunes ayant au plus un baccalauréat. Leur niveau de rémunération reste bien supérieur à celui des jeunes issus de l'enseignement secondaire. 75 % des diplômés du supérieur sont issus de filières professionnelles et, à niveau de diplôme équivalent, entrent dans la vie active dans de meilleures conditions que les diplômés des filières générales. Les jeunes issus de spécialités industrielles ou scientifiques s'insèrent plus aisément que ceux issus de spécialités tertiaires ou de sciences humaines. Ainsi, si globalement les titulaires d'une licence s'insèrent plutôt bien, ceux issus d'une filière Lettres-Sciences humaines (LSH) sont dans une situation bien moins favorable que les autres. Quant aux titulaires d'un BTS, quelle qu'en soit la spécialité, ils sont mieux rémunérés après trois ans que les jeunes ayant un DEUG. Les diplômés de formations professionnelles conduisant à des professions réglementées (IUFM et filières de la santé ou du social de niveau bac + 2) n'ont aucune difficulté pour s'insérer. De même, les détenteurs de licences professionnelles, qui se sont considérablement développées depuis leur création en 1999 et attirent de nombreux étudiants de DUT et de BTS, sont moins touchés par le chômage, mieux rémunérés et plus souvent cadres ou professions intermédiaires que les titulaires d'une licence générale, et même que les jeunes ayant une maîtrise en LSH. Avoir quitté l'enseignement supérieur sans y avoir obtenu de diplôme pénalise l'insertion professionnelle. Environ 75 000 jeunes sont sortis de l'enseignement supérieur en 2004 sans y avoir obtenu de diplôme, soit un cinquième des étudiants issus de l'enseignement supérieur. 60 % d'entre eux ont échoué à un DEUG et connaissent d'importantes difficultés d'insertion professionnelle. En fin de troisième année de vie active, seuls 65 % d'entre eux travaillent. Leur salaire net médian est proche du salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC) et seuls 51 % occupent un contrat à durée indéterminé (CDI). 20 % d'entre eux sont d'ailleurs à nouveau en formation après trois ans, en BTS dans les trois quarts des cas. 17 % sont au chômage, soit 5 points de plus que les jeunes sortants en 1998 dans la même situation, qui avaient pu bénéficier des emplois-jeunes, supprimés depuis. En revanche, un passage dans l'enseignement professionnel, sans obtention de diplôme, permet une meilleure insertion. Près de 80 % des jeunes sortis sans diplôme d'un BTS ou d'un DUT occupent un emploi en fin de troisième année de vie active, avec un niveau de rémunération supérieur à ceux qui ont échoué en DEUG.


Insertion selon le diplôme de sortie de formation initiale
SITUATION AU PRINTEMPS 2007
trois ans après la fin des études
TAUX de chômage
(%)
PART DE CDI
dans l'emploi(%)
SALAIRE NET
médian (en EUR)(primes incluses)
PART DE CADRES
ou professionsintermédiaires
(%)
Jeunes sortis non diplômés du DUT ou BTS, après un... Bac général 12 61 1 300 48
Bac technologique 16 59 1 220 38
Bac professionnel 10 66 1 300 32
Jeunes sortis non diplômés de DEUG, après un... Bac général 15 55 1 200 48
Bac technologique 20 44 1 160 35
Bac professionnel 21 46 1 100 38
DEUG LSH 12 58 1 250 59
MST 10 70 1 520 66
Bac + 2 de la santé ou du social     2 74 1 300 98
BTS Tertiaire 9 69 1 280 51
Industriel 6 68 1 410 60
DUT Tertiaire 9 75 1 350 64
Industriel 7 71 1 470 71
Autres Bac + 2     14 67 1 410 72
Licence (L) LSH 13 59 1 260 72
MST 5 66 1 400 81
Licence professionnelle (L) Tertiaire 7 80 1 500 78
Industriel 4 76 1 520 86
Concours IUFM Réussi 0 98 1 590 99
Échoué 6 52 1 240 80
Bac + 4 LSH 11 66 1 500 79
MST 9 70 1 630 88
Master (M) recherche LSH 8 69 1 600 83
MST 6 70 1 800 93
Master (M) professionnel LSH 6 73 1 770 90
MST 8 78 NS 96
École de commerce     5 91 2 350 94
École d'ingénieurs     3 90 2 170 98
Autres bac + 5     2 69 2 000 95
Doctorat (D) LSH 11 68 2 000 96
MST 10 62 2 000 98
Médecine 3 42 2 570 100
Ensemble     8 69 1 470 71
Champ : jeunes sortis de l'enseignement supérieur en 2004.
Source : enquête « Génération 2004 », CEREQ, 2008, données provisoires.

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