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Pierre Morel-A-L'Huissier
Question N° 47230 au Ministère du du territoire


Question soumise le 28 avril 2009

M. Pierre Morel-A-L'Huissier attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de l'aménagement du territoire, sur la crise de la pollinisation. De nombreuses populations d'insectes pollinisateurs disparaissent, au rang desquels les abeilles domestiques. Des programmes de jachères apicoles ont été lancés dans plusieurs régions par des firmes agronomiques, pour étudier le rôle de la perte de la biodiversité dans la disparition de ces colonies. Il souhaiterait connaître les résultats de ces programmes et les solutions trouvées.

Réponse émise le 30 mars 2010

La pollinisation joue un rôle essentiel dans la fécondation de la végétation sauvage et des cultures ; elle est indispensable à la survie des systèmes écologiques terrestres actuels, tels que nous les connaissons. L'essentiel de la pollinisation est effectuée par des insectes, en particulier par des milliers d'espèces de mouches et d'abeilles, le vent étant l'autre grand facteur de la pollinisation. Depuis des millions d'années, insectes et plantes à fleurs évoluent ensemble. Cette coévolution a conduit au développement d'adaptations dont beaucoup sont à bénéfice mutuel pour les plantes et pour les insectes. Ainsi, la diversité des plantes à fleurs et celle de leurs pollinisateurs se correspondent. Intervenant dans un contexte de dépérissement des ruchers d'abeilles domestiques, de diminution de la production française de miel, d'interrogations sur les responsabilités attribuables aux différents facteurs caractéristiques des évolutions agricoles, l'appauvrissement de la diversité biologique représente aujourd'hui une menace aussi importante que celle des changements climatiques. Dans ce contexte et bien que la création de jachères fleuries ne puisse être considérée que comme un apport tout à fait marginal, chaque effort visant à exercer une influence heureuse sur la diversité biologique est bienvenu car il concourt au processus du développement durable. C'est le cas, en particulier, des améliorations dans la façon de gérer les bas-côtés et les dépendances vertes de certains tronçons de routes nationales et d'autoroutes non concédées, en vue de les rendre plus accueillantes aux abeilles et aux pollinisateurs sauvages. Sur plus de 250 km d'accotements routiers, des espèces mellifères seront plantées ou des milieux naturels favorables préservés, et la gestion de ces espaces spécialement adaptée. Un guide sera établi après une période test de trois ans pour généralisation au réseau national et aide technique aux collectivités. Il est évidemment trop tôt pour tirer le bilan d'une opération qui n'en est qu'à ses débuts, mais ses développements mériteront de faire l'objet d'un suivi attentif car une telle expérience menée à grande échelle devrait produire de nombreuses conclusions utiles.

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