Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de Wikipedia

Pierre Morel-A-L'Huissier
Question N° 45740 au Ministère de la Santé


Question soumise le 31 mars 2009

M. Pierre Morel-A-L'Huissier attire l'attention de Mme la ministre de la santé et des sports sur la lutte contre le cancer. Une récente étude publiée par une équipe d'épidémiologistes d'Oxorfd dans The american journal of clinical nutrition conclut à une diminution du nombre de cancer de 11 % chez les personnes qui ne consomment pas de viande. Il lui demande de lui indiquer si des études similaires ont été faites en France, si oui avec quelles conclusions et quelles conséquences en termes de santé publique.

Réponse émise le 29 septembre 2009

Dans le cadre du programme national Nutrition santé (PNNS), une actualisation des connaissances les plus récentes sur les liens entre nutrition et cancers a été effectuée par l'Institut national du cancer (INCa), s'appuyant sur l'expertise du réseau national alimentation cancer recherche (NACRe). Cette actualisation est présentée dans la nouvelle brochure PNNS de janvier 2009, « Nutrition et prévention des cancers : des connaissances scientifiques aux recommandations ». La consommation de viandes rouges et de charcuteries est associée à une augmentation du risque de cancer colo-rectal. Il a été estimé que le risque de cancer colorectal est augmenté de 29 % par portion de 100 g de viandes rouges consommée par jour et de 21 % par portion de 50 g de charcuteries consommée par jour. Plusieurs mécanismes peuvent expliquer l'augmentation du risque de cancer colorectal associée à la consommation de viandes rouges et de charcuteries : les apports de sels nitrités par certaines charcuteries ; la production de composés N-nitrosés cancérogènes dans l'estomac et par les bactéries de la flore intestinale ; la production de radicaux libres et de cytokines pro-inflammatoires liée à un excès de fer héminique ; la production d'amines hétérocycliques liée à la cuisson à forte température. Par rapport à l'état des connaissances des années 1990, le niveau de preuve concernant la relation entre consommation de viandes rouges et risque de cancer colo-rectal est passé de probable à convaincant, et celui concernant les charcuteries est passé de possible à convaincant. Les différents types de viandes sont des aliments intéressants au plan nutritionnel car ils apportent des nutriments essentiels, notamment des protéines, du fer, du zinc et de la vitamine B12. Cependant les viandes, lorsqu'elles ne sont pas dégraissées (avant ou après cuisson), et la plupart des charcuteries (riches en graisses) sont des aliments à forte densité énergétique. À côté des autres aliments énergétiques comme l'huile, le beurre, les viennoiseries, les aliments sucrés, elles contribuent, lorsqu'elles sont consommées fréquemment et en grandes quantités, de manière probable à la prise de poids, au surpoids et à l'obésité (facteurs de risque de plusieurs cancers). Ainsi, elles pourraient également augmenter de manière indirecte le risque d'autres cancers liés au surpoids et à l'obésité. Sachant qu'en France plus d'un quart des adultes, principalement des hommes, consomment plus de 500 g de viandes rouges par semaine et plus de 50 g de charcuteries par jour, il convient d'inciter ces forts consommateurs à réduire leur consommation et à alterner les différents types de viandes avec les poissons, les oeufs et les légumineuses pour obtenir un bon équilibre nutritionnel.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette question.

Inscription
ou
Connexion