Mme Élisabeth Guigou attire l'attention de M. le Premier ministre sur la réforme de la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF). Dans sa circulaire en date du 7 juillet 2008, le Premier ministre avait exposé les principes généraux de la réforme de l'organisation de l'administration territoriale de l'État. Depuis plus de 6 mois, les personnels de la DGCCRF s'étaient préparés à cette réforme qui allait perturber leur cadre de travail. Or le Premier ministre a procédé à un revirement sans aucune concertation dans sa circulaire en date du 31 décembre 2008. Les directions départementales de la protection des populations se trouvent désormais placées sous l'autorité directe des préfets de département. Ce brutal changement de cap nourrit l'inquiétude des agents de la DGCCRF. Le maillage régional et départemental piloté par la direction nationale ainsi que tout le travail en réseau de tous les agents confèrent à la DGCCRF une force d'action et une efficacité qu'une organisation locale ne pourrait détenir. L'éclatement de la DGCCRF mettra un terme aux synergies qu'elle avait su créer entre ses différents métiers (régulation concurrentielle des marchés, protection économique du consommateur, sécurité des produits et services). Elle lui demande quelles décisions il compte prendre afin d'apporter des réponses à ces légitimes préoccupations.
La circulaire, signée par le Premier ministre, le 31 décembre 2008 relative à l'organisation de l'administration départementale de l'État ne remet pas en cause les missions de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) qui continuent à être intégralement exercées dans le cadre de cette nouvelle organisation de l'État. Dans un souci d'harmonisation, cette nouvelle circulaire intègre les agents de la DGCCRF appelés à exercer leur activité dans les départements, comme pour la majorité des autres services départementaux, dans une des directions départementales interministérielles placées sous l'autorité du préfet. Avant tout, une telle décision répond à un souci d'harmonisation et d'efficacité. Placées sous l'autorité du préfet de département, ces directions seront organisées de manière à garantir un bon exercice de leurs missions au plan local. Relevant d'un responsable unique, le regroupement des différents services qui composent ces directions départementales interministérielles favorisera, en cas de nécessité, leur réactivité d'intervention ou plus généralement contribuera à assurer une meilleure couverture du terrain. La recherche de synergies ainsi que la mutualisation de leurs moyens permettront d'améliorer le service rendu à nos concitoyens. La dimension interministérielle de cette organisation ne fera pas obstacle à la capacité de la DGCCRF de mettre en oeuvre les politiques dont elle est responsable. La ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi ou la DGCCRF continueront donc à adresser leurs instructions, en l'occurrence aux préfets de région, ainsi qu'aux préfets de département lorsqu'il s'agit de dossiers précis ou de conditions de mise en oeuvre, ce qui sera le cas, par exemple, pour la directive nationale d'orientation qui chaque année définit le programme d'activité de la DGCCRF. Par ailleurs, le préfet de région jouera un rôle dans « l'articulation entre le niveau régional et départemental : il facilite le pilotage régional des missions qui lui sont confiées et s'assure du suivi de la performance, au regard des objectifs fixés par les ministres et des moyens attribués aux services ». Au niveau régional, d'ailleurs, l'architecture des directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (DIRECCTE), est confirmée notamment en ce qu'elles comportent un pôle C dédié aux missions de la DGCCRF, à leur pilotage et aux actions nécessitant une intervention ou une organisation supra départementale. Au niveau départemental, les directions départementales de la protection des populations (DDPP) ou les directions départementales de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP) intégreront les services des actuelles unités départementales de la DGCCRF. Elles seront organisées de manière à garantir l'exercice de l'intégralité des actions de la DGCCRF et à maintenir des modalités d'intervention efficaces dans les entreprises.
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