Pierre Morel-A-L'Huissier
Question N° 44840 au Ministère de l'Emploi

Question soumise le 24 mars 2009

M. Pierre Morel-A-L'Huissier attire l'attention de M. le secrétaire d'État chargé de l'emploi sur l'évolution sociale et économique des zones urbaines sensibles (ZUS). Il lui demande de bien vouloir lui communiquer l'évolution des taux de chômage de ces zones par rapport à la moyenne nationale.

Réponse émise le 23 juin 2009

Le tableau 1 présente l'évolution du taux de chômage de l'ensemble des zones urbaines sensibles (ZUS) et du taux de chômage en France métropolitaine pour la population des 15-59 ans. Il est issu du rapport annuel de l'Observatoire national des ZUS publié le 18 novembre 2008. Il est complété, pour l'année 2008, par une exploitation de l'enquête emploi réalisée par la Dares sur le même champ.

Tableau 1 Le taux de chômage de l'ensemble des ZUS a nettement augmenté entre 2004 et 2006, passant de 17,8 % à 19,5 %, alors qu'il est resté quasi stable en France métropolitaine sur la même période. Cet écart témoigne des difficultés croissantes d'insertion dans l'emploi, des personnes résidant en ZUS durant cette période. Le taux de chômage des ZUS s'est toutefois replié par la suite pour atteindre 16,5 % en 2008, profitant de l'embellie conjoncturelle au même titre que le reste de la population. Cette amélioration a davantage bénéficié aux jeunes hommes résidant en ZUS en 2007, population qui connaît les plus amples variations de chômage. Leur taux s'est toutefois redressé en 2008, alors que celui des autres populations continuait de reculer. L'écart de taux de chômage entre les ZUS et l'ensemble du territoire est au final resté quasiment le même entre 2004 et 2008. Les tableaux 2 et 3 présentent l'évolution sur un an du nombre de demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi en ZUS ou hors ZUS pour les catégories A et ABC. Dans les fichiers mensuels transmis par Pôle emploi, il est possible de savoir si le demandeur d'emploi réside ou non en ZUS. Cette information est uniquement connue depuis janvier 2007. Mais, en moyenne sur l'année 2007, 29,3 % des demandeurs d'emploi inscrits en catégorie ABC n'ont pu être repérés, ni comme « résidant en ZUS », ni comme « ne résidant pas en ZUS ». Ce taux de non-repérage s'est amélioré : il est passé à 9 % en moyenne sur 2008.
Tableau 2 Fin mars 2009, 280 600 (soit 11,5 % des inscrits) demandeurs d'emploi sont inscrits à Pôle emploi, tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, sans emploi (catégorie A) et repérés comme résidant en ZUS. 1 959 000 inscrits dans cette catégorie sont considérés comme ne résidant pas en ZUS (soit 80,1 % des inscrits) et 207 400 ne sont affectés ni en ZUS, ni dans le champ hors ZUS (soit 8,5 % des inscrits). Sur un an, le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A repérés comme résidant en ZUS augmente de 21,1 % en mars 2009 (après + 18,1 % en février). Pour ceux repérés comme ne résidant pas en ZUS, la hausse est de 26,4 % (après + 22,5 % en février). En mars, la progression moins importante du nombre de demandeurs d'emploi résidant en ZUS, s'observe quelle que soit la classe d'âge. L'écart est toutefois nettement plus marqué pour le nombre de jeunes demandeurs d'emploi, qui progresse de 31,9 % en ZUS, contre + 45,5 % dans les zones non ZUS.
Tableau 3 Fin mars 2009, 372 700 demandeurs d'emploi sont inscrits à Pôle emploi, tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi (catégorie ABC) et repérés comme résidant en ZUS (soit 10,7 % des inscrits). 2 840 400 inscrits dans cette catégorie sont considérés comme ne résidant pas en ZUS (soit 81,5 % des inscrits) et 273 800 ne sont affectés ni en ZUS, ni dans le champ hors ZUS (soit 7,9 % des inscrits). Sur un an, le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie ABC repérés comme résidant en ZUS progresse de 12,5 % en mars 2009 (après + 9,8 % en février). La hausse est de 16,2 % pour ceux repérés comme ne résidant pas en ZUS (12,8 % en février). En mars, la progression moins importante du nombre de demandeurs d'emploi résidant en ZUS s'observe quelle que soit la classe d'âge. L'écart est toutefois plus important pour les demandeurs d'emploi de moins de vingt-cinq ans, dont le nombre progresse de 22,2 % en ZUS, contre + 31,5 % dans les zones non ZUS.