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Bérengère Poletti
Question N° 44604 au Ministère de la Santé


Question soumise le 17 mars 2009

Mme Bérengère Poletti attire l'attention de Mme la ministre de la santé et des sports sur la problématique de la prise en charge de l'endométriose. Cette pathologie gynécologique chronique et particulièrement douloureuse touche plus de 14 millions de femmes et de jeunes filles. Malheureusement, cette maladie reste trop méconnue, notamment parce qu'il n'existe aucune campagne d'information. Actuellement, le délai moyen entre le début des symptômes et le diagnostic d'endométriose est de six ans, voire neuf ans dans certains cas. Les femmes endométriosiques souffrent physiquement et moralement au quotidien et pendant de nombreuses années avant d'être diagnostiquées. Des solutions existent et passent par le dépistage précoce. Outre le fait que le coût annuel de prise en charge de l'endométriose serait revu à la baisse, la mise en place de campagne d'information et de prévention sont des pistes sérieuses, qui permettraient de traiter au plus tôt cette maladie. Il paraît nécessaire aussi de renforcer la formation initiale et continue du corps médical, et de soutenir la recherche médicale. Engagée et soucieuse de la santé des femmes, elle souhaiterait connaître les suites qu'elle entend donner à la prise en charge de cette grande pathologie.

Réponse émise le 12 mai 2009

Concernant près d'une femme sur dix, l'endométriose se manifeste par d'importantes douleurs pelviennes, des menstruations abondantes, et peut même entraîner une infertilité. Malgré ses répercussions, cette maladie gynécologique est souvent sous-estimée. Dans ces formes symptomatiques, il convient d'évaluer au cas par cas et avec la patiente le rapport bénéfice/risque des traitements en raison des effets secondaires de certaines thérapeutiques. Par ailleurs, toutes les endométrioses ne doivent pas être traitées car certaines formes sont asymptomatiques et ne sont pas douloureuses. Pour l'information des praticiens, des recommandations de bonne pratique de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) puis des recommandations pour la pratique clinique du collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) ont été publiées respectivement en décembre 2005 et en décembre 2006. Ces recommandations portent à la fois sur les traitements médicamenteux les plus efficaces et les prises en charge des différentes formes cliniques d'endométriose (diagnostic, traitement). Ces recommandations permettent de clarifier les stratégies thérapeutiques en fonction de la gravité des troubles et de la localisation des lésions d'endométriose. Un numéro spécial du journal de gynécologie-obstétrique et biologie de la reproduction d'avril 2007 a fait la synthèse du sujet et des recommandations. L'efficacité des thérapeutiques médicales et chirurgicales est fonction du stade d'évolution et de la localisation des lésions endométriosiques. Toutefois, l'amélioration de la prise en charge implique un traitement initial bien conduit par une équipe multidisciplinaire expérimentée. À cet égard il convient de souligner le rôle des centres antidouleur et des centres d'aide médicale à la procréation, véritables centres de référence quand il s'agit de prendre en charge les complications principales et les différents aspects de cette pathologie. Il n'apparaît pas nécessaire de multiplier les centres spécialisés dans les pathologies gynécologiques. S'agissant de l'objectif 77 concernant l'endométriose, inclus dans la loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique, il convient de souligner qu'il porte sur la nécessité de disposer en premier lieu de données épidémiologiques fiables, notamment des essais comparant la chirurgie à l'abstention dans le cadre de l'endométriose douloureuse. Compte tenu de la complexité du diagnostic et des traitements, des incertitudes sur les mécanismes physiopathologiques, il ne paraît pas opportun d'alerter le grand public. C'est pourquoi la priorité doit donc être donnée à la recherche fondamentale sur les causes et sur les cibles thérapeutiques.

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