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Sylvie Andrieux
Question N° 44576 au Ministère de la Justice


Question soumise le 17 mars 2009

Mme Sylvie Andrieux attire l'attention de Mme la garde des sceaux, ministre de la justice, sur la situation délicate des salariés des études d'avoués. Le 10 juin 2008, elle annonçait officiellement la suppression de la profession d'avoués à partir du 1er janvier 2010. Cette décision concerne 235 offices, 444 avoués et 2 200 salariés mis devant le fait accompli. Aucune discussion, aucune concertation n'ont eu lieu entre les partenaires sociaux et le ministère de la justice. Aucune garantie de reclassement pour ces salariés perdant leur emploi n'existe, si ce n'est la fusion des professions d'avocats et d'avoués. Or le besoin en effectifs dans ces deux professions est le suivant : 0,8 salarié pour un employeur avocat ; 4,95 salariés pour un employeur avoué. Qu'adviendra-t-il des salariés qui se retrouveront sans emploi ? Malgré une situation économique confortable de la profession des avoués, le Gouvernement a pris seul la décision de la disparition de cette profession, sans en mesurer les conséquences professionnelles et humaines pour l'ensemble des salariés. Elles lui demande quelles mesures d'accompagnement, pour les salariés de cette profession, le Gouvernement envisage de mettre en place.

Réponse émise le 30 juin 2009

Le garde des sceaux, ministre de la justice, fait connaître à l'honorable parlementaire que l'Assemblée nationale a été saisie d'un projet de loi portant fusion des professions d'avocat et d'avoué près les cours d'appel qu'elle a présenté au conseil des ministres du 3 juin 2009. Il pourrait être adopté avant le 1er janvier 2010 et prendre effet le 1er janvier 2011. Ce texte a pour objet de supprimer l'obligation de recourir à un avoué pour faire appel d'un jugement. Il simplifie l'accès à la justice en appel et en diminue le coût. Il assure également le respect de la directive européenne du 12 décembre 2006 relative aux services dans le marché intérieur. Tout au long de son élaboration, une concertation a été engagée avec les représentants des avoués et de leurs salariés. Il a été procédé à une évaluation approfondie de l'ensemble des conséquences de la réforme, tant pour eux que pour les cours d'appel et les justiciables. La situation des 1 862 collaboratrices et collaborateurs des avoués a été prise en considération avec la plus grande attention. Le premier des objectifs à atteindre est qu'ils puissent conserver leur place dans cette nouvelle organisation, auprès de leur employeur devenu avocat. Si cela ne peut être envisagé, ils bénéficieront d'une aide personnalisée pour une reconversion professionnelle. À cette fin, il a été procédé le 10 mars 2009 à l'installation d'une commission tripartite composée de représentants de l'État, des employeurs et des salariés, chargée de préparer une convention relative aux mesures qui permettront de faciliter cette reconversion. Lorsqu'un licenciement ne pourra pas être évité, les indemnités auxquelles il donne droit seront majorées. Elles seront égales au double des indemnités légales, calculées en fonction du nombre d'années d'ancienneté dans la profession, dans la limite de vingt-cinq ans. Cette mesure permettra aux salariés ayant une ancienneté importante de percevoir jusqu'à quatorze mois de salaire, ceci sans préjudice des mesures de droit commun qui portent notamment sur le versement d'indemnités compensatrices de la perte de salaire en cas de nouvelle embauche. C'est au Parlement qu'il appartient désormais de se prononcer sur l'ensemble de ce projet.

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