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Élie Aboud
Question N° 44575 au Ministère de la Santé


Question soumise le 17 mars 2009

M. Élie Aboud attire l'attention de Mme la ministre de la santé et des sports sur les inquiétudes des pédiatres libéraux devant la perspective d'une suppression du libre accès à leur profession. En effet, il n'est plus besoin de démontrer l'utilité et le savoir faire de ces derniers. Leur activité génère des résultats qui obligent à constater que leur service permet de limiter, dans bien des cas, le recours à des traitements médicamenteux, voir à des hospitalisations plus poussées. En contact direct avec les familles et la genèse de leurs patients, ils effectuent un travail absolument indispensable, remarquable et souvent salutaire pour beaucoup d'enfants. En quelque sorte, la pédiatrie de ville est l'une des clefs de voûte des soins aux enfants et adolescents en ville. Or des rumeurs persistantes obligent à s'interroger sur les intentions des pouvoirs publics à leur égard. Le nombre de pédiatres libéraux diminue continûment et rapidement. Dans ce contexte, il lui demande de bien vouloir lui préciser l'état de sa réflexion à ce sujet et les mesures qu'elle compte prendre afin d'inverser la tendance.

Réponse émise le 22 juin 2010

À l'instar de l'ensemble des spécialités médicales, la France n'a jamais compté autant de pédiatres. Les projections récentes font observer que le nombre de pédiatres augmenterait de 20 % d'ici à 2030, alors que le nombre de médecins serait inférieur de 1 % par rapport à 2006. Cependant, la part des libéraux tend à décroître parmi les pédiatres. Ainsi, l'insuffisance de pédiatres sur le territoire concerne la pédiatrie libérale, exercice vers lequel les nouveaux diplômés ne se tournent pas. D'une part, prenant en compte les évolutions inéluctables de la démographie médicale, les ministres chargés de l'enseignement supérieur et de la santé ont progressivement augmenté le numerus clausus des études médicales depuis 2000. Celui-ci a été relevé de 3 850 en 2000 à 7 400 en 2009, ce chiffre ayant été confirmé depuis lors. Parallèlement, le nombre de postes offerts aux épreuves classantes nationales en pédiatrie a été porté de 148 en 1999 à 253 en 2009. D'autre part, la loi n° 2009-879 du 21 juillet 2009 portant réforme de l'hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires prévoit une anticipation du nombre d'internes à former par spécialité et subdivision territoriale pour une période de cinq ans. Ces quotas seront établis en fonction des besoins de soins, au vu des propositions de l'observatoire national de la démographie des professions de santé (ONDPS). Ainsi, il sera possible à l'avenir d'adapter la proposition des postes d'internes au plus près des besoins de prise en charge spécialisée. Enfin, les stages des internes au sein de structures ambulatoires seront développés afin de les fidéliser à ce type d'exercice. Ces évolutions devraient garantir durablement la présence de praticiens formés et se consacrant à la santé des enfants sur l'ensemble du territoire.

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