M. Jean-Jacques Candelier interroge M. le secrétaire d'État chargé de l'industrie et de la consommation sur le problème du prix du gaz. 11 millions de foyers utilisent cette énergie pour chauffer leur logement. Ils subissent, depuis plus de 4 années, des hausses cumulées proches de 70 %, ce qui ampute de façon considérable leur pouvoir d'achat. Si, à long terme, ce phénomène risque bien de s'aggraver avec la privatisation de Gaz de France et la libéralisation du marché, aujourd'hui, il s'agit d'agir face à l'incompréhension et la colère des consommateurs, en obtenant une baisse significative du prix du gaz, soi-disant indexé sur le prix du pétrole, alors que les prix de l'essence, du gazole et du fioul domestique ont diminué de 30 à 50 % sur les 6 derniers mois. D'autre part, il lui demande s'il compte établir un contrat de service public entre l'État et la nouvelle entité GDF-Suez car, depuis le 1er janvier 2008, il n'en existe plus, alors qu'aucune des lois relatives au secteur de l'énergie votées ces dix dernières années n'a remis en cause les modalités de mise en oeuvre des missions de service public définies par la loi n° 2004-803 du 9 août 2004 relative au service public de l'électricité et du gaz et aux entreprises électriques et gazières.
L'évolution des tarifs réglementés du gaz naturel est notamment fonction de celle des prix d'importation de cette énergie, sachant que la France importe plus de 97 % du gaz qu'elle consomme et qu'il compte pour 50 % à 60 % du prix du service vendu au consommateur final. Dans le cas de GDF Suez, le gaz est principalement acheté (à 80 %) dans le cadre de contrats de long terme géographiquement diversifiés. Ces contrats prévoient que les coûts d'achat du gaz sont indexés sur les cours de produits pétroliers, notamment le baril de pétrole Brent. Le principe d'indexation, mis en place de longue date, permet de garantir la compétitivité du gaz vendu, dans la mesure où celui-ci est substituable aux produits pétroliers avec lesquels il entre en concurrence. L'évolution des coûts d'approvisionnement de GDF Suez se répercute dans ses tarifs réglementés de vente, conformément aux dispositions de l'article 7 de la loi n° 2003-8 du 3 janvier 2003, selon une formule de lissage convenue avec les pouvoirs publics, indépendante des contraintes éventuelles de rentabilité retenues par les acteurs des marchés financiers. Le principe du lissage est protecteur du consommateur final en gommant la volatilité des indices ; il induit cependant un effet retard, à la hausse comme à la baisse. Ainsi, le calcul des coûts d'approvisionnement est réalisé, préalablement à chaque date d'évolution tarifaire, à partir de la moyenne des cours des produits pétroliers de référence et du taux de change EUR/$ sur une période de six mois se terminant un mois avant la date du mouvement tarifaire. En particulier, le mouvement tarifaire du 1er avril 2009 répercute le cours moyen des produits pétroliers de référence des mois de septembre 2008 à février 2009, comme illustré par le tableau suivant :
2007 | 2008 | 2009 | ||||||||||||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Juil. | Août | Sept. | Oct. | Nov. | Déc. | Janv. | Fév. | Mars | Avr. | Mai | Juin | Juil. | Août | Sept. | Oct. | Nov. | Déc. | Janv. | Fév. | Mars | Avr. | |
Baril de Brent constaté | ||||||||||||||||||||||
en dollars | 77 | 71 | 77 | 82 | 93 | 91 | 92 | 95 | 104 | 109 | 123 | 132 | 133 | 113 | 98 | 72 | 53 | 40 | 44 | 43 | 42 | 43 |
en euros | 56 | 52 | 55 | 58 | 63 | 62 | 63 | 64 | 67 | 69 | 79 | 85 | 84 | 75 | 68 | 54 | 41 | 30 | 33 | 33 | 32 | 33 |
Baril de Brent répercuté dans les tarifs (moyenne glissante sur 6 mois) | ||||||||||||||||||||||
en dollars | 62 | 63 | 67 | 69 | 72 | 74 | 79 | 82 | 84 | 88 | 93 | 97 | 102 | 109 | 116 | 119 | 118 | 112 | 100 | 85 | 70 | 58 |
en euros | 47 | 48 | 50 | 51 | 53 | 54 | 56 | 58 | 59 | 61 | 63 | 65 | 67 | 71 | 75 | 77 | 77 | 74 | 68 | 59 | 50 | 43 |
Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette question.