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Denis Jacquat
Question N° 44123 au Ministère de la Santé


Question soumise le 10 mars 2009

M. Denis Jacquat attire l'attention de Mme la ministre de la santé et des sports sur les recommandations exprimées dans le rapport portant sur les missions et l'organisation de la santé mentale et de la psychiatrie. Afin d'aider le patient à intégrer les changements qui vont s'opérer dans sa vie et lui permettre de devenir un acteur de la prise en charge de sa maladie, tout en étant accompagné sur le plan médical et sur le plan social, le rapporteur préconise de développer les structures de soins de réhabilitation psycho-sociale et d'éducation thérapeutique du patient en psychiatrie. Il la remercie de bien vouloir lui faire connaître son avis à ce sujet.

Réponse émise le 14 septembre 2010

La réhabilitation psychosociale est un enjeu majeur dans la prise en charge et l'accompagnement des personnes souffrant de pathologies mentales sévères dont de très nombreux professionnels de la psychiatrie ont pris la mesure. Ceux-ci sont fédérés depuis 1996 dans le Comité français pour la réhabilitation psychosociale, membre de l'Association mondiale pour la réhabilitation psychosociale. Leur rencontre bisannuelle réunit plus de 500 professionnels de la psychiatrie, du champ médico-social ou social. En effet, la réhabilitation psychosociale touche essentiellement aux pratiques professionnelles qui ont pour objectifs de permettre aux personnes malades de retrouver des capacités d'autonomie, de qualité de vie et des habiletés sociales. En psychiatrie, près des deux tiers des patients sont suivis exclusivement en ambulatoire et l'objectif des professionnels est bien de faciliter leur insertion sociale et leur retour à l'autonomie. Dans de nombreux hôpitaux spécialisés des unités de réhabilitation psychosociale ont été individualisées afin de donner plus de visibilité à cette pratique souvent fondue dans l'activité de soin en psychiatrie. La psychoéducation mise en place par quelques équipes de psychiatrie en France s'apparente dans ses objectifs aux actions d'éducation thérapeutique inscrits dans le code de santé publique (L. 1161-1) car elle vise à rendre le patient plus autonome en facilitant son adhésion aux traitements prescrits et en améliorant sa qualité de vie. Mais compte tenu des spécificités des maladies mentales, elle poursuit également d'autres objectifs comme un meilleur contrôle des situations de stress, une meilleure communication avec l'environnement et une aide à l'élaboration de stratégies visant à résoudre les problèmes rencontrés dans la vie quotidienne. Cette activité répandue depuis une dizaine d'années dans les pays anglo-saxons a montré qu'elle pouvait entraîner une baisse du nombre de réhospitalisation et une meilleure adhésion aux soins. Dans le cadre des troubles bipolaires et apparentés plusieurs équipes mènent en France des programmes structurés de psychoéducation. Pour ce qui concerne la schizophrénie il existe différents programmes menés à l'étranger et en France notamment PACT (psychose aider comprendre traiter), PEPF (programme éducation patient famille ou pro-famille) Mais il reste encore, dans le contexte français, à identifier la place de la psychoéducation dans le parcours de soins des principales pathologies mentales sévères, ses indications, les conditions de mise en oeuvre dans le cadre d'un programme structuré. Des études en cours, financées par la direction générale de la santé (DGS), devraient apporter en 2011 des éléments de réponse.

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