Francis Saint-Léger
Question N° 42951 au Ministère de la Défense
Question soumise le 24 février 2009
M. Francis Saint-Léger attire l'attention de M. le ministre de la défense sur la présence française en Afghanistan. Il désire savoir quels moyens supplémentaires il désire affecter.
Réponse émise le 16 juin 2009
Le dispositif des forces armées françaises déployées en Afghanistan a été profondément modifié au cours des années 2007-2008 dans le cadre de la stratégie dite d'afghanisation, qui vise à confier aux forces de sécurité afghanes la sécurité de leur pays. L'engagement français en Asie centrale atteint aujourd'hui près de 3 300 hommes (et environ 3 800 hommes en incluant le volet maritime - OEF). Ceux-ci servent principalement au sein de la Force internationale d'assistance et de sécurité (FIAS) et de la coalition Liberté immuable (Enduring Freedom - OEF). La France participe à la FIAS à hauteur d'environ 3 300 hommes (4e contributeur). L'opération française porte le nom de PAMIR. L'essentiel du contingent français est déployé dans la région de Kaboul : au sein du Commandement régional-capitale (CR-C), du bataillon français (BATFRA) et du bataillon de soutien (BCS), et du détachement de formation Epidote. Les autres détachements sont stationnés en CR-Est (GTIA Kapisa, détachement drones, OMLT du 1/201 ANA Corps) et CR-Sud (OMLT Ourouzgan et Détair Kandahar). La France met enfin à la disposition de l'OTAN et de la coalition (OEF) le dispositif aérien suivant : six avions de chasse à Kandahar (Afghanistan) ; deux avions de transport tactique à Dushanbe (Tadjikistan) et un ravitailleur C135 à Manas (Kirghizistan). Le dispositif Air en Asie centrale totalise environ 200 hommes. Au cours du deuxième semestre 2008, le dispositif français a été renforcé afin d'améliorer la protection des forces et d'en ajuster les capacités. Le ministère de la défense a ainsi projeté les moyens supplémentaires suivants : deux hélicoptères d'attaque au sol Gazelle Viviane-HOT, offrant des capacités d'observation jour-nuit et éventuellement d'appui à la destruction d'objectifs au sol ; un hélicoptère CARACAL s'ajoutant aux deux appareils déjà présents sur le théâtre. Cet appareil permet de renforcer les capacités de transport, de mobilité tactique (transport d'unités d'infanterie), d'appui, d'évacuation sanitaire et d'extraction de la zone des opérations ; un détachement de drones de types « système intérimaire de drone MALE » (SIDM) et « système de drone tactique intérimaire » (SDTI). Ces capteurs offrent une capacité d'observation du terrain et d'identification d'objectifs. Ils favorisent ainsi la préparation et la conduite des opérations, en particulier dans les zones très accidentées peu propices au déplacement de personnel au sol ; un détachement de guerre électronique afin de consolider les moyens déjà présents et d'offrir une capacité de localisation et d'écoute renforcée ; deux pièces mortier de 120 mm pour l'appui indirect des unités d'infanterie. Offrant un large éventail de capacités, ces pièces contribuent de jour comme de nuit à la protection de la force et à son appui sous très court préavis. Le transfert progressif des charges sécuritaires de la Province de Kaboul aux Afghans va se traduire par une réorganisation du dispositif français. Le redéploiement de nos moyens militaires en province de Kapisa et dans le district de Surobi est ainsi à l'étude. L'objectif est de mettre en place une sorte de « laboratoire à la française » dans une zone d'action homogène sous notre responsabilité, en y concentrant les efforts de sécurité, de développement et de gouvernance dans le cadre du processus d'afghanisation. Cette « bascule à l'Est » sera concomitante avec le transfert du RC-C aux Turcs, prévu à l'automne 2009. Le commandant des forces françaises en Kapisa et Surobi sera alors placé sous le commandement américain du CR-Est et pourra ainsi bénéficier des soutiens américains, comme c'est déjà le cas pour le bataillon en Kapisa.
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