M. Christian Vanneste interroge M. le ministre des affaires étrangères et européennes sur les incidents qui continuent dans l'ancienne province Serbe du Kosovo. Alors que la déclaration d'indépendance du Kosovo n'a fait qu'attiser les haines entre les différentes communautés, on apprend qu'une agression, fin décembre, d'un adolescent serbe, blessé à l'arme blanche par deux jeunes Albanais, a encore aggravé les divisions entre les deux communautés à Mitrovica. Malgré l'arrestation des deux agresseurs, des centaines de Serbes ont manifesté leur colère en mettant le feu à des commerces albanais et en s'en prenant aux véhicules immatriculés au Kosovo. Deux explosions et de violentes manifestations ont ébranlé hier en fin de soirée la ville de Mitrovica. Il aimerait savoir ce qu'en pense le Gouvernement.
De récents incidents ont en effet touché la ville de Mitrovica le 30 décembre 2008 et le 2 janvier 2009, conduisant à l'intervention de la mission européenne EULEX et de la KFOR. Les enquêtes conduites sur le terrain, à l'instigation des représentants internationaux, ont montré que ces violences ont eu pour origine des règlements de comptes au sein de la criminalité organisée. Ces incidents n'ont eu qu'une envergure limitée et les populations, tant serbes qu'albanaises, n'ont pas réagi aux provocations de quelques extrémistes. Contrairement aux pronostics les plus sombres, l'indépendance du Kosovo, le 17 février 2008, n'a pas suscité d'affrontements intercommunautaires. Si les tensions restent sous-jacentes, ce qui était prévisible après la guerre de 1999 et les graves violences de mars 2004, les signes positifs se multiplient. Certains représentants de la communauté serbe du Kosovo ont cessé de boycotter les institutions du nouvel État et travaillent, avec leurs voisins albanais, à l'avenir du pays. Le gouvernement kosovar a mené à bien l'adoption d'une constitution et de lois apportant des garanties substantielles aux minorités du Kosovo. Enfin, les deux principales communautés du pays, serbe et albanaise, coopèrent étroitement avec la mission européenne EULEX dans les domaines concernant la police, la justice et la douane. La France entend poursuivre son implication aux côtés de ses voisins européens pour assurer la paix, la sécurité et la stabilité du nouvel État, essentielle à la stabilité de l'ensemble des Balkans. Nos compatriotes présents au sein de la KFOR, de la mission européenne EULEX, mais également de l'OSCE et des autres institutions internationales présentes au Kosovo, apportent une contribution essentielle à la protection des populations et au dialogue intercommunautaire. En oeuvrant à la paix et à la réconciliation, ils aident les populations à tourner la page de l'éclatement de la Yougoslavie et à travailler à leur avenir européen commun.
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