Mme Colette Le Moal interroge M. le ministre d'État, ministre de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de l'aménagement du territoire, sur l'évolution du prix du gaz. Le prix du gaz est indexé sur celui du pétrole, ce qui lui a valu une augmentation de 15 % au cours de l'année dernière, tandis que le baril de pétrole brut dépassait les 150 dollars. Pourtant, alors que le prix du baril est repassé sous les 50 dollars, les tarifs règlementés du gaz n'ont pas baissé en proportion. Ces évolutions sont aujourd'hui vivement ressenties par les 7 millions de ménages qui ont choisi le chauffage au gaz, alors que le pouvoir d'achat des ménages est justement amputé par le coût croissant des dépenses contraintes parmi lesquelles on compte l'énergie. Au moment où, de surcroît, la France connaît une vague de froid historique, elle demande quelles mesures le Gouvernement peut envisager pour inviter GDF Suez à anticiper la baisse du prix du gaz, afin de rendre moins lourde la charge hivernale de chauffage.
L'évolution des tarifs réglementés du gaz naturel est notamment fonction de celle des prix d'importation de cette énergie, sachant que la France importe 98 % du gaz qu'elle consomme et qu'il compte pour 50 % à 60 % du prix du service vendu au consommateur final. Dans le cas de GDF Suez, le gaz est acheté à plus de 80 % dans le cadre de contrats de long terme géographiquement diversifiés, notamment auprès des grands pays producteurs (Norvège, Pays-Bas, Russie, Algérie). Ces contrats prévoient que les coûts d'achat du gaz sont indexés sur les cours de produits pétroliers. Le principe d'indexation, mis en place de longue date, permet de garantir la compétitivité du gaz vendu, dans la mesure où celui-ci est substituable aux produits pétroliers avec lesquels il entre en concurrence. L'évolution des coûts d'approvisionnement de GDF Suez se répercute dans ses tarifs réglementés de vente, conformément aux dispositions de l'article 7 de la loi n° 2003-8 du 3 janvier 2003, selon une formule de lissage convenue avec les pouvoirs publics, indépendante des contraintes éventuelles de rentabilité retenues par les acteurs des marchés financiers. Le principe du lissage est protecteur du consommateur final en gommant la volatilité des indices ; il induit un effet retard. Ainsi, le calcul des coûts d'approvisionnement est réalisé, préalablement à chaque date d'évolution tarifaire, à partir de la moyenne des cours des produits pétroliers de référence et du taux de change EUR/$ sur une période de six mois se terminant un mois avant la date du mouvement tarifaire. A titre d'exemple, un mouvement au 1er janvier répercute le cours moyen des produits pétroliers de référence des mois de juin à novembre de l'année précédente. À l'occasion du dernier mouvement tarifaire (mi-août 2008), la période de calcul prenait en compte le coût lissé du gaz, donc des produits pétroliers, évalué au 1er juillet. Sur la période du calcul, les produits pétroliers sont restés à des niveaux élevés, justifiant la hausse. Les trois mouvements tarifaires de 2008 ont ainsi répercuté un baril de pétrole (Brent) d'une valeur moyenne de : 56 euros au 1er janvier 2008 ; 61 euros au 1er avril 2008 (mouvement de fin avril) ; 67 euros au 1er juillet 2008 (mouvement décalé au 15 août 2008). Aujourd'hui, le coût du gaz importé reste à un niveau élevé (équivalent à un baril de Brent moyen valant 68 euros) car la formule d'indexation et de lissage intègre des mois de pétrole cher, voire très cher (juillet, août), comme illustré par le tableau suivant :
2007 | 2008 | 2009 | ||||||||||||||||
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Juil. | Août | Sept. | Oct. | Nov. | Déc. | Janv. | Fév. | Mar. | Avr. | Mai | Juin | Juil. | Août | Sept. | Oct. | Nov. | Déc. | Janv. |
47 | 48 | 50 | 51 | 53 | 54 | 56 | 58 | 59 | 61 | 63 | 65 | 67 | 71 | 75 | 77 | 77 | 74 | 68 |
DÉDUCTION forfaitaireen fonction de la composition du foyer en TTC/an | PLAGE DE CONSOMMATION | |||
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Individuel | Collectif | |||
0-1 000 kWh/an[cuisson] | 1 000-6 000 kWh/an[eau chaude] | > 6 000 kWh/an[chauffage] | [chauffage] | |
Une personne seule | 17 | 51 | 71 | 54 |
Un adulte avec un enfant | 22 | 68 | 94 | 72 |
Un couple sans enfant ou avec un enfant | ||||
Un adulte avec deux enfants | ||||
Un couple avec deux enfants et plus | 28 | 85 | 118 | 90 |
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