M. Franck Marlin appelle l'attention de M. le secrétaire d'État chargé de l'industrie et de la consommation sur le devenir de la société Faurecia. En effet, huit jours, jour pour jour, après la présentation par le Président de la République du plan de soutien au secteur de l'automobile, l'équipementier français Faurecia, leader européen, a annoncé la suppression de plus d'un millier d'emplois sur le territoire national, dont 700 en 2009. Le site de Brières-les-Scellés, en Essonne, sera le plus impacté, avec 405 emplois supprimés. Cette annonce fait suite à une multitude de plans sociaux qui ont déjà condamné au chômage des milliers de salariés et à la fermeture de beaucoup de centres de production. Aujourd'hui, Faurecia s'attaque à son département « recherche et développement » en supprimant 50 % de ses effectifs. Supprimer la recherche et le développement, c'est se priver d'hommes et de femmes aux compétences reconnues qui font la force de l'entreprise. Supprimer la recherche et le développement, c'est aliéner l'avenir et, à terme, condamner l'activité sièges automobiles en France. Ce plan social n'est donc pas acceptable, de même que la nouvelle stratégie de Faurecia, car elle va à l'encontre des intérêts industriels de notre pays qui viennent d'être rappelés par M. le Président de la République. Au moment où les constructeurs français, également responsables de ce gâchis humain et financier, demandent le soutien de l'État, le chef de l'État et lui-même leur ont imposé, à juste titre, de nouvelles règles, celles de pouvoir être aidé uniquement à condition de s'engager à ne pas délocaliser, à ne pas supprimer d'emplois, et à ne fermer aucune usine. Cela doit s'appliquer aux constructeurs, mais également aux équipementiers qui ne doivent pas être les oubliés du plan de relance. Aussi, le remercie-t-il de lui préciser comment ces propositions ont été accueillies et quels sont les moyens dont il dispose pour bloquer le plan social qui vient d'être annoncé.
Équipementier automobile de premier plan, le groupe Faurecia est confronté, depuis 2005, à une contraction de son activité industrielle sur le marché européen, qui est son principal marché. Le caractère fortement concurrentiel et surcapacitaire de ce marché, notamment sur certains des modules produits par le groupe, a aggravé les effets de la crise mondiale qui touche l'ensemble des secteurs depuis plusieurs mois. Ces éléments impactent négativement ses résultats qui, pour l'exercice 2008, publient une perte de 569 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 12 milliards d'euros, en baisse de 5 % par rapport à l'exercice précédent. Le recul de la production automobile, notamment en Europe, devrait se poursuivre en 2009. Aussi, afin de préserver son avenir, Faurecia doit adapter son outil industriel aux nouveaux volumes des marchés automobiles. Tout en réduisant ses coûts, il a fait le choix de conserver son budget de recherche et développement afin de se maintenir dans la compétition économique et proposer aux constructeurs des technologies et des produits innovants. S'agissant plus particulièrement du domaine des sièges d'automobile, qui représente plus de 40 % de son chiffre d'affaires, la contraction de l'activité a déjà conduit le groupe à reconfigurer son dispositif industriel et de recherche et développement entre 2005 et 2007. Dans le contexte de crise actuelle, qui a aggravé la baisse des volumes produits par le groupe Faurecia, cette première adaptation s'est révélée insuffisante. En effet, l'entreprise doit faire face, en plus de la perte de plusieurs marchés de renouvellement sur des produits de grande série et de la baisse des commandes sur le marché automobile, d'une part, à une mutation de la fonction développement avec l'introduction de produits standards nécessitant moins de ressources et, d'autre part, à la multiplication de modèles de véhicule fondés sur une plate-forme unique. En conséquence, Faurecia va mettre en place une nouvelle organisation de son activité de recherche et développement, qui fonctionnera désormais en réseau afin d'être plus flexible, plus réactive face aux demandes des constructeurs et de conforter ainsi sa compétitivité. Le site de Brières-les-Scellés, principalement dédié aux constructeurs nationaux, réalise toutes les fonctions nécessaires à la conduite d'un programme de développement de siège complet. Or, pour tenir compte de la baisse significative des programmes, du déploiement des standards et de la nouvelle organisation en réseau, le site doit être redimensionné : le groupe a donc annoncé la suppression de 295 postes, dont 255 dans les fonctions développement et 42 dans les fonctions innovation. Le site de Brières-les-Scellés accueille également les fonctions support et services centraux qui devront également être redimensionnés et il est prévu la suppression de 80 postes. Particulièrement soucieux de préserver la force innovante sur le territoire français, les services du ministère de l'économie, de l'industrie et de l'emploi ont reçu les représentants de l'entreprise à plusieurs reprises. Faurecia va organiser, dans les tout prochains jours, des groupes de travail associant les salariés afin d'étudier dans le détail les modalités d'organisation du site reconfiguré, et notamment les moyens qui y seront affectés. Enfin, dans le cadre des dispositifs de soutien au développement de produits innovants, ses services travaillent étroitement avec le groupe Faurecia afin de pérenniser, notamment sur le site de Brières-les-Scellés, ses compétences technologiques.
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