Mme Élisabeth Guigou attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur les projets de réforme de la classe de seconde et notamment la suppression de l'enseignement des sciences de la vie et de la terre comme discipline obligatoire dans les enseignements fondamentaux. Aujourd'hui la vie, et son support la terre, sont au coeur des enjeux environnementaux en terme de santé, de ressources énergétiques et alimentaires. La plupart des innovations scientifiques et technologiques s'appuie sur le domaine de la biologie et de la géologie. Notre pays doit rester performant et être à la pointe de la recherche fondamentale et appliquée. Les sciences de la vie et de la terre sont, en termes d'emploi, un véritable atout pour notre pays. La culture scientifique est nécessaire à tous les citoyens, tant du point de vue économique que politique. Par exemple, la méconnaissance du corps et de son fonctionnement entraîne des dépenses supplémentaires en terme de santé publique. D'autre part, les méthodes et les apprentissages d'expérimentations de type laboratoire incitent les élèves à développer cette curiosité nécessaire au bon développement de chacun. Mettre un terme à cet enseignement, c'est prendre le risque que demain les sciences de la vie et de la terre ne soient plus une priorité et que nous en payons les conséquences, aussi bien à l'échelle locale que nationale. Elle demande ce que le Gouvernement envisage de faire pour répondre à ces inquiétudes.
Dans sa déclaration du 15 décembre 2008, le ministre de l'éducation nationale a fait part de sa décision de surseoir à la mise en oeuvre de la réforme du lycée d'enseignement général et technologique, initialement prévue en classe de seconde à la rentrée 2009. Ce report répond à la volonté de laisser plus de temps pour discuter du contenu d'une réforme dont le caractère nécessaire est très largement admis. Le 15 janvier 2009, le ministre de l'éducation nationale a confié à M. Richard Descoings, directeur de l'Institut d'études politiques de Paris, le soin de poursuivre la concertation sur la réforme du lycée. Il s'agit, à l'issue de consultations avec toutes les parties prenantes du système éducatif (lycéens, enseignants, familles, société civile), de tracer les grandes lignes d'une évolution de l'organisation du lycée qui permette de répondre aux besoins des élèves et de promouvoir les conditions d'une réelle équité sociale dans l'accès aux études supérieures. Dans la lettre de mission, adressée à M. Richard Descoings, les grands axes autour desquels la réflexion devra s'articuler ont été précisés : renforcer l'accompagnement des élèves en difficulté tout au long de la scolarité du lycée et réduire les redoublements, particulièrement en classe de seconde ; rééquilibrer la voie technologique par rapport à la voie générale et, à l'intérieur de la voie générale, les dominantes correspondant aux actuelles séries S, ES et L ; mieux préparer les élèves à la poursuite d'études dans l'enseignement supérieur, aussi bien en termes de méthodes de travail que d'orientation ; donner place et reconnaissance à la responsabilité et à l'engagement des lycéens dans la vie de leur établissement et dans l'organisation de leurs études. M. Richard Descoings doit remettre son rapport au ministre de l'éducation nationale en mai 2009, de manière à ce que la réforme puisse être mise en place dans de bonnes conditions à compter de la rentrée 2010. C'est dans ce cadre que sera traitée la question de la place des sciences de la vie et de la Terre dans l'enseignement du lycée.
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