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Bérengère Poletti
Question N° 34618 au Ministère de la Santé


Question soumise le 4 novembre 2008

Mme Bérengère Poletti appelle l'attention de Mme la ministre de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative au sujet de la vaccination HPV des mineurs. En effet, cette vaccination est dorénavant inscrite au calendrier vaccinal français et les populations-cibles pour ce programme sont les adolescentes de 14 ans ou les jeunes filles de 15 à 23 ans qui n'auraient pas encore eu de rapports sexuels. En France, selon l'interprétation donnée par l'article 371-2 du code civil qui donne autorité aux parents pour protéger l'enfant dans sa santé, le consentement parental est considéré comme obligatoire pour la vaccination. Cette disposition peut être un frein pour l'accès à la vaccination HPV, pour un certain nombre d'adolescentes. Les conditions pour la vaccination au-delà de 14 ans peuvent occasionner un dialogue entre le médecin et sa consultante pour lequel celle-ci souhaiterait que l'intimité et la confidentialité soient préservées. C'est pourquoi peut-être faudrait-il abaisser l'âge de la recommandation pour cette vaccination entre 11 et 13 ans et désexualiser le débat sur la prévention du cancer du col de l'utérus. Aussi, elle souhaite connaître la position et les intentions du Gouvernement sur ce sujet.

Réponse émise le 20 janvier 2009

Une vaccination contre le cancer du col de l'utérus lié aux papillomavirus humains (HPV) a été mise au point et deux vaccins, autorisés au niveau européen, sont maintenant disponibles en France. Conformément aux avis du Haut Conseil de la santé publique (HCSP) émis en mars et décembre 2007, cette vaccination s'adresse aux jeunes filles de quatorze ans. Un rattrapage a aussi été recommandé pour les jeunes filles et jeunes femmes de quinze à vingt-trois ans sous certaines conditions (absence de rapport sexuel ou au plus tard dans l'année suivant le premier rapport sexuel). Pour justifier l'âge retenu de quatorze ans pour la vaccination des jeunes filles, les experts se sont basés premièrement sur l'âge déclaré du premier rapport sexuel pour les jeunes filles (97 % ont déclaré avoir eu leur premier rapport sexuel après quatorze ans) sachant que l'infection à HPV s'acquiert surtout au début de la vie sexuelle. Le deuxième élément pris en considération est la durée de protection vaccinale connue de cinq ans (la durée de protection à long terme est en cours d'études). Une vaccination trop précoce pourrait faire courir le risque que les jeunes filles ne soient plus ou insuffisamment protégées à l'âge de leurs premiers rapports sexuels. Le troisième point a été l'absence d'études concernant l'administration simultanée de ce vaccin avec d'autres vaccinations, telles que celles contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche et la poliomyélite (DTCaPolio), alors qu'un rappel DTCaPolio est recommandé par le calendrier vaccinal à l'âge de onze-treize ans. Le HCSP a récemment réétudié sa recommandation de l'âge de quatorze ans pour cette vaccination anti-HPV et a finalement considéré qu'il ne disposait pas à ce jour d'élément complémentaire pour justifier une modification, notamment un abaissement de l'âge recommandé.

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