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Martine Lignières-Cassou
Question N° 34342 au Ministère du Travail


Question soumise le 4 novembre 2008

Mme Martine Lignières-Cassou sollicite l'attention de M. le ministre du travail, des relations sociales, de la famille et de la solidarité sur les conditions de versement de l'allocation aux adultes handicapés. En effet, une personne handicapée mariée, dès lors que son conjoint a un revenu annuel supérieur à 15 662 euros - soit 1 305 euros par mois - ne peut plus bénéficier de ladite allocation. Or il est incontestable que celle-ci permet aux personnes handicapées de subvenir à leurs besoins spécifiques et, dans le contexte de diminution régulière du pouvoir d'achat des ménages, d'améliorer l'ordinaire. Au-delà même de ces considérations financières, de telles conditions d'attribution contribuent à rendre les personnes handicapées, qui sont dans l'impossibilité de travailler, toujours plus dépendantes de leurs conjoints. Aussi, elle souhaiterait que le Gouvernement s'engage clairement à ne plus prendre en compte les revenus du conjoint dans les conditions d'attribution de l'allocation aux adultes handicapés ou, à défaut, à en tenir compte à partir d'un montant nettement plus élevé que le montant actuel.

Réponse émise le 23 novembre 2010

Le ministre du travail, de la solidarité et de la fonction publique a pris connaissance avec intérêt de la question relative à la revalorisation de l'allocation aux adultes handicapées (AAH). Dans le cadre de la loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, le Gouvernement a porté une attention particulière à la question des ressources des personnes handicapées afin de leur permettre de mener une vie autonome. Cependant, malgré les avancées significatives apportées par la loi, force est de constater que nombre de personnes handicapées sont confrontées aujourd'hui à d'importantes difficultés financières. C'est pourquoi le Président de la République s'est engagé, en 2008, à l'occasion de la conférence nationale sur le handicap, à revaloriser le montant de l'AAH de 25 % d'ici à la fin du quinquennat. C'est ainsi que l'AAH a déjà été revalorisée six fois depuis 2008. Son montant est, depuis le 1er septembre 2010, de 711,95 , soit près de 15 % de plus par rapport à décembre 2007. Le Président de la République a récemment confirmé aux associations représentant les personnes handicapées que le calendrier annoncé serait respecté. Le cadencement du plan pluriannuel de revalorisation de l'AAH demeure donc réparti de la manière suivante :

ÉCHÉANCES
TAUX
DE REVALORISATION
AAH PROGRESSION DEPUIS 2007
Au 31 décembre 2007     621,27 En pourcentage En euros
1er janvier 2008 1,10 % 628,10 1,1 % 6,83
1er septembre 2008 3,90 % 652,60 5,0 % 31,33
1er avril 2009 2,20 % 666,96 7,4 % 45,69
1er septembre 2009 2,20 % 681,63 9,7 % 60,36
1er avril 2010 2,20 % 696,63 12,1 % 75,36
1er septembre 2010 2,20 % 711,95 14,6 % 90,68
1er avril 2008 2,20 % 727,61 17,1 % 106,34
1er septembre 2011 2,20 % 743,62 19,7 % 122,35
1er avril 2012 2,20 % 759,98 22,3 % 138,71
1er septembre 2012 2,19 % 776,59 25,0 % 155,32
Dans le même esprit, dès janvier 2011, la nouvelle réglementation de l'AAH permettra aux allocataires qui peuvent exercer une activité professionnelle, même à temps très partiel, de cumuler dans des conditions plus favorables des revenus d'activité avec l'allocation, soit jusqu'à environ 132 % du salaire minimum interprofessionnel de croissance contre environ 110 % actuellement. En outre, plusieurs autres mesures favorables seront apportées au dispositif de calcul du montant de l'AAH afin de permettre de mieux tenir compte des changements de situation impactant le montant de l'allocation, notamment ceux touchant aux évolutions de la situation professionnelle de l'allocataire ou de son conjoint, concubin ou partenaire lié par un pacte civil de solidarité.

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