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Bérengère Poletti
Question N° 3289 au Ministère de la Santé


Question soumise le 14 août 2007

Mme Bérengère Poletti attire l'attention de Mme la ministre de la santé, de la jeunesse et des sports sur une étude relative à la mort subite et qui sera publiée dans une revue américaine en octobre 2006, En effet, les chercheurs viennent de démontrer que « la prévention de la mort subite est plus efficace par la prise d'oméga 3 que par l'usage de défibrillateurs externes soit domestiques soient publics et que par l'usage de défibrillateurs internes ». L'étude a comparé, « dans une communauté simulée par ordinateur de 100 000 personnes, les résultats de l'augmentation de taux d'oméga 3 et les résultats des défibrillateurs externes et internes ». Les résultats indiquent que « les oméga 3 ont permis une diminution du taux de la mort subite de 6,4 %, les défibrillateurs externes de 0,8 %, et les défibrillateurs internes de 33,3 % ». Aussi, il lui serait agréable, d'une part, de connaître la position du Gouvernement quant à cette étude très récente et, d'autre part, de savoir comment il compte développer ce nouveau type de prévention.

Réponse émise le 8 février 2011

L'incidence de la mort subite est évaluée à 40 000 décès par an dans la population française, le plus souvent liée à une fibrillation ventriculaire. Le taux de survie observé à un mois est actuellement autour de 3 %. Parmi ces décès, un quart survient chez des adultes jeunes et/ou sportifs (soit 10 000), avec une nette prédominance masculine. Les causes chez l'adolescent comme chez l'adulte, sportif ou non, sont pour 90 % d'origine cardiovasculaire, et dans plus de 80 % d'origine coronaire. Avant trente-cinq ans, d'autres étiologies peuvent être retrouvées, comme une cardiomyopathie hypertrophique, ou la maladie arythmogène du ventricule droit. Celles-ci provoquent alors une fibrillation ventriculaire à l'origine du décès. Les différentes étiologies et le type de populations exposées comme les sportifs, ont conduit à mener des actions spécifiques. Prévenir la mort subite c'est à la fois développer la prévention primaire en informant et en éduquant la population, en définissant les patients à haut risque ; mais c'est aussi en renforçant les soins après l'arrêt cardiaque pour prévenir la récidive, sans oublier les travaux de recherche pour mieux cibler les sujets à risque. La Haute Autorité de santé (HAS) a élaboré, en 2005, des recommandations sur l'utilisation des défibrillateurs cardiovecteurs implantables ventriculaires pour les personnes ayant déjà un problème cardiaque sévère. Le décret n° 2007-705 du 4 mai 2007 donne la possibilité pour des personnes non médecins d'utiliser un défibrillateur cardiaque externe sans formation spécifique obligatoire. En matière de prévention, les oméga 3 ont permis, selon cette équipe, une diminution du taux par mort subite de 6,4 %, les défibrillateurs externes de 0,8 % et les défibrillateurs internes de 3,33 %. La diversité des traitements suivis et l'analyse comparative de données médicales avec des données extrapolées comme la compliance totale au traitement, rendent toutefois l'interprétation de l'étude délicate. Les travaux menés à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) montrent que la consommation de poisson « gras » ou d'oméga 3 à longue chaîne aurait un effet protecteur sur la mortalité coronaire, et plus généralement sur les maladies cardio-vasculaires : si l'effet protecteur sur la vulnérabilité cardiaque aux arythmies est bien établi, les données expérimentales et cliniques fournissent, elles, une base biologique à la relation observée. Cependant, aucune étude n'existe actuellement en France estimant les coûts d'une supplémentassion en oméga 3 à l'échelle d'une population. Les mesures hygiéno-diététiques de prévention cardio-vasculaire ne reposent vraisemblablement pas sur un seul nutriment ou famille de nutriments aussi séduisante soit-elle, mais sur un ensemble de mesures positives, comme en témoigne le programme national nutrition santé (PNNS). Les mesures diététiques représentent des actions à long terme alors que la défibrillation est une mesure d'urgence lorsque l'accident survient. Les deux actions sont donc complémentaires.

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