Mme Marie-Line Reynaud attire l'attention de Mme la ministre de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative sur les difficultés liées aux troubles de la dyspraxie. En effet, il existe de grandes difficultés liées aux parcours de dépistages et d'accompagnements des enfants atteints de troubles dyspraxiques. Les centres référents de dépistages et de diagnostic sont saturés : il y a une année minimum d'attente pour pouvoir bénéficier de bilans. De fait, au regard de l'urgence de la situation liée à la scolarité de leurs enfants et aux risques d'orientations mal ciblées, ou de redoublements inadaptés, les familles doivent s'orienter vers le libéral pour des tests psychométriques et neurologiques, nécessaires au diagnostic de la dyspraxie et aux rééducations à mettre en place. Les bilans, rééducations indispensables (psychomotricité, ergothérapie, etc.) sont extrêmement chers et pas remboursés, ni même partiellement pris en charge par la sécurité sociale, ce qui ne manque pas d'être un obstacle de plus pour les familles concernées ainsi qu'une inégalité entre les familles qui peuvent payées et celles qui ne le peuvent pas. Aussi, elle lui demande de bien vouloir indiquer les mesures que le Gouvernement compte prendre pour informer et former les personnels concernés, afin de faciliter le dépistage, l'accompagnement thérapeutique, l'amélioration de la prise en charge des enfants atteints de ces troubles, et pour remédier à l'absence de prise en en charge de ces troubles par la sécurité sociale, impliquant de graves conséquences financières et sociales pour les enfants et leurs familles.
Les troubles des apprentissages, auxquels appartient la dyspraxie, souvent méconnus, sont sources de difficultés scolaires, de communication, d'intégration sociale, avec des répercussions à la fois sur le vécu individuel de l'enfant (souffrance psychologique, anxiété, fatigue) et sur le vécu familial. La dyspraxie consiste en une difficulté à exécuter des mouvements volontaires coordonnés. Chez l'enfant, il s'agit d'un trouble évolutif caractérisé par des difficultés majeures dans les activités de construction souvent associées à un retard du développement psychoaffectif. Les étapes normales de l'acquisition du langage oral puis écrit, (de la lecture et de l'orthographe), des compétences numériques, de la gestuelle sont parties intégrantes de l'évaluation du développement global de l'enfant et particulièrement des bilans de santé au cours des 3e, 4e, 6e et 8e années : des repères figurent à ce titre dans le carnet de santé. Le diagnostic et la prise en charge précoces des dyspraxies sont essentiels tout d'abord pour l'enfant, son entourage familial et aussi les enseignants. Ils sont essentiels également du point de vue collectif, car ces troubles, fréquents, constituent un réel problème de santé publique. Pour améliorer le dépistage des troubles des apprentissages, le ministère chargé de la santé élabore actuellement des outils de dépistage simples (livret et DVD Rom) à destination des professionnels de santé de premier recours (généralistes, pédiatres), à l'instar de ceux qui concernent les troubles spécifiques du langage. Il s'agit d'outils de repérage, de dépistage et de diagnostic à usage des professionnels de l'enfance. Ce dépistage peut être pratiqué en ville, en PMI, à l'école maternelle et de manière systématique au cours de l'examen obligatoire de la sixième année pratiqué à l'école. La prise en charge de ces troubles est pluridisciplinaire et repose sur des rééducations appropriées, un accompagnement de l'enfant et de sa famille ainsi que sur des adaptations pédagogiques. Ces dernières sont, tout comme la question essentielle de l'orientation vers des études puis une profession, du ressort du ministère chargé de l'éducation nationale.
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