M. Jean-Louis Dumont attire l'attention de Mme la ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales sur les conditions d'exercice du mandat d'élu local en milieu rural. Dans les communes de plus de 3 500 habitants, ainsi que dans les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) dont elles sont membres, des crédits d'heures au titre de l'exercice du mandat sont disponibles dans les conditions fixées par le code général des collectivités territoriales. Toutefois, cette disposition ne s'applique pas pour les communes de moins de 3 500 habitants, ni pour les EPCI qui ne comportent pas de communes de plus de 3 500 habitants. Ainsi, dans une communauté de communes rurales, comme celles du pays de Stenay (6 501 habitants), du pays de Spincourt (4 744 habitants), du pays de Montmédy (6 943 habitants), de Fresnes en Woëvre (4 505 habitants), de Meuse-Voie Sacrée (3 501 habitants), de Charny (5 648 habitants), du val Dunois (4 214 habitants), du val de Meuse et de la vallée de la Dieue (5 535 habitants) ou de Centre-Argonne (4 637 habitants), les élus ne peuvent pas bénéficier de ces dispositions alors que le travail mené par ces collectivités est important et de qualité. Cette mesure est discriminante, ne serait-ce que par l'importance de la mobilisation des élus dans le fonctionnement de leurs structures à taille humaine, dont les moyens humains, administratifs et techniques sont, par nécessité financière, limités. Aussi, il lui demande les mesures qu'elle entend mettre en oeuvre afin de permettre un exercice égalitaire et équitable sur tout le territoire du mandat d'élu local.
Afin de disposer d'une certaine disponibilité par rapport à leur activité professionnelle pour pouvoir exercer leur mandat, les élus locaux bénéficient de différents droits d'absence régis par les dispositions du code général des collectivités territoriales (CGCT). En premier lieu, conformément à l'article L. 2123-1 du code précité, l'employeur est tenu de laisser à tout salarié de son entreprise membre d'un conseil municipal le temps nécessaire pour se rendre et participer notamment aux « réunions des assemblées délibérantes et des bureaux des organismes où il a été désigné pour représenter la commune ». En second lieu, ces élus ont droit à un crédit d'heures consacré à l'administration de leur collectivité ou de l'organisme auprès duquel ils représentent celle-ci et à la préparation des réunions des instances où ils siègent (art. L. 2123-2 CGCT). Le volume trimestriel de ce crédit d'heures dépend de la fonction exercée et de la population de la commune. Le législateur a entendu tenir compte de la charge d'activité susceptible d'échoir aux élus municipaux, ainsi que le résume le tableau suivant :
TAILLE DE LA COMMUNE (nombre d'habitants) | MAIRE | ADJOINT | ADJOINT ou conseiller municipalsuppléant le maire | CONSEILLER municipalsans délégation de fonction | CONSEILLER municipalavec délégation de fonction |
---|---|---|---|---|---|
Moins de 3 500 hab. | 105 heures | 52 h 30 | Même crédit | 0 heure | Même crédit |
De 3 500 à 9 999 hab. | 105 heures | 52 h 30 | d'heures que | 10 h 30 | d'heures que |
De 10 000 à 29 999 hab. | 140 heures | 105 heures | pour le maire | 21 heures | pour le maire |
De 30 000 à 99 999 hab. | 140 heures | 140 heures | dont l'élu assure | 35 heures | la même |
Plus de 100 000 hab. | 140 heures | 140 heures | la suppléance | 52 h 30 | commune |
Sources : art. L. 2123-1 et R. 2123-5 CGCT. |
Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette question.