M. Jacques Domergue alerte M. le ministre d'État, ministre de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de l'aménagement du territoire, sur le réchauffement climatique et ses effets sur la banquise. En effet le Fonds mondial de la nature (WWF), qui somme la communauté internationale de se liguer face au réchauffement climatique, rejoint le rapport "Tara" indiquant que les effets sur la banquise sont beaucoup plus rapides que prévus. Il souhaite connaître son avis sur ce rapport.
Dans son rapport d'évaluation paru en 2007, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) fournit de nombreuses informations sur l'évolution, en lien avec le changement climatique, observée et prévue de la banquise arctique. Entre 1978 et 2005, la superficie moyennée sur l'année de la banquise arctique a diminué d'environ 2,7 % par an, alors que sa superficie minimum d'été a décru d'environ 7,4 % par an. Ces estimations ont été faites à partir de données satellitaires. Il est donc bien établi que la surface de la banquise arctique diminue, surtout en été, et que cette diminution peut être imputée au changement climatique. Les données de l'expédition Tara sur les courants et la banquise peuvent montrer localement des accélérations de certains phénomènes. Mais elles doivent être interprétées avec précaution tant qu'elles n'ont pas été intégrées à l'ensemble des données acquises dans le cadre de l'Organisation météorologique mondiale, et que les interprétations n'ont pas été publiées dans des revues scientifiques avec comité de lecture. En effet, les données locales sont sujettes à des variations annuelles importantes, très supérieures à l'évolution de fond due au changement climatique lui-même. Les résultats destinés au grand public, fournis par l'expédition Tara, ont donc le mérite d'attirer l'attention sur la fonte de la banquise, mais ne peuvent au stade actuel être interprétés comme la preuve d'une accélération du phénomène.
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