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Marc Dolez
Question N° 30853 au Ministère de la Santé


Question soumise le 16 septembre 2008

M. Marc Dolez appelle l'attention de Mme la ministre de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative sur les conclusions d'une récente étude de l'INSERM qui met en évidence «l'importance des inégalités sociales concernant la mortalité par le cancer et l'accroissement de ces inégalités au cours du temps». Il lui demande de lui indiquer de quelle manière le Gouvernement entend prendre en compte ce phénomène dans les politiques de lutte préventive ou curative contre les affections cancéreuses.

Réponse émise le 4 novembre 2008

L'enquête des épidémiologistes de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) s'inscrit dans la continuité des études qui, dans les années 1980, avaient mis en lumière l'existence, en France, de très fortes inégalités sociales de mortalité, notamment chez les hommes de moins de soixante-cinq ans. Chez les hommes, les inégalités sociales sont observées pour l'ensemble des cancers (à l'exception notamment du côlon, du pancréas et de la vessie), mais sont tout particulièrement marquées pour les cancers broncho-pulmonaires et ceux des voies aérodigestives supérieures (larynx, pharynx, cavité buccale). Le phénomène inégalitaire est moins marqué chez les femmes, à l'exception des cancers broncho-pulmonaires, de l'utérus et de l'estomac. Les régions situées au Nord et à l'Est de la France présentent les taux de mortalité les plus forts et à l'opposé, les taux les moins élevés se rencontrent dans le Sud, ainsi qu'en Poitou-Charentes et Bretagne. Globalement les inégalités sociales sont liées à des différences d'exposition, à des facteurs de risque dans l'environnement, de fréquence de comportements à risque et d'utilisation des services de soins et de prévention. La répartition des inégalités de santé et de leurs déterminants requiert d'élaborer des politiques de prévention différentiées selon les territoires et les professions (environnement, santé, travail) avec des activités de prévention individuelle au sein du système de soins, une amélioration de l'accessibilité avec une assurance concernant la qualité (programmes de dépistage des cancers) ainsi qu'une articulation avec les programmes collectifs de prévention (nutrition, tabac alcool). Le Haut Conseil de la santé publique a été saisi par la ministre chargée de la santé d'une demande d'évaluation du plan cancer 2003-2007. Cette évaluation sera réalisée pour la fin de l'année 2008 et permettra de préparer la suite du plan cancer en tenant compte des avancées réalisées depuis 2003. La lutte contre les inégalités restera un axe fort de la lutte contre le cancer.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette question.

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