M. Rémi Delatte attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur la situation des producteurs de lait au regard de l'évolution des coûts. En effet, le prix du lait payé aux producteurs n'a cessé de baisser depuis 2001, entraînant l'abandon de la production par de nombreux exploitants laitiers. Il lui rappelle que la Côte d'or comporte un nombre sensible d'exploitation laitières qu'il est indispensable de préserver si l'on veut garder le réseau de collecte du lait dans le département et maintenir nos laiteries. Par ailleurs, toutes les productions sont actuellement touchées par l'augmentation considérable des charges (fertilisants, machinisme, alimentation animale, transports..) à laquelle s'ajoute la diminution des aides compensatoires. C'est pourquoi il lui demande de bien vouloir lui faire part des mesures que le gouvernement va prendre pour préserver nos exploitations laitières.
Au cours de l'année 2007, les cours des produits laitiers industriels, beurre et poudres de lait, ont atteint des niveaux historiquement hauts en raison d'une offre de lait limitée, en particulier par les principaux fournisseurs mondiaux, l'Océanie et l'Union européenne, face à une demande dynamique en produits laitiers. Au niveau communautaire, la Commission a proposé une augmentation des quotas laitiers de 2 % pour tous les États membres dès la campagne 2008-2009, alors que les mesures à mettre en place pour préparer la sortie du régime des quotas prévue en 2015 sont étudiées dans le cadre du bilan de santé de la politique agricole commune. Reflet de l'amélioration des marchés depuis mi-2006, le prix du lait payé aux producteurs par les transformateurs est en hausse depuis le début de l'année 2007. En cumul sur l'année 2007, le prix moyen est en hausse de près de 8 % par rapport à 2006 et sur les six premiers mois de l'année 2008, une nouvelle hausse de l'ordre de 30 % est constatée. Ainsi, depuis le mois de juillet 2007, le prix du lait moyen payé aux producteurs a dépassé le niveau de 2004, avant les premiers effets de la réforme de Luxembourg. Toutefois, les cours des produits industriels laitiers ont été orientés à la baisse depuis la fin de l'année 2007 et chutent plus fortement au cours des dernières semaines, entraînant des tensions entre les producteurs et les transformateurs concernant le niveau du prix du lait. Il convient donc de rester prudent sur les orientations à donner pour les prochaines campagnes en terme de production. Même si les tendances sont plutôt favorables à moyen et long terme sur les marchés des produits laitiers, le maintien d'outils de régulation du marché s'avère nécessaire. L'objectif de la Présidence française reste donc de prévoir des augmentations de quotas modérées et adaptées à l'évolution des marchés pour préparer la sortie du régime actuel des quotas ainsi que des mesures d'accompagnement pour les exploitations et les entreprises de transformation notamment dans les zones vulnérables.
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