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Jean-Paul Dupré
Question N° 30037 au Ministère de l'Éducation


Question soumise le 2 septembre 2008

M. Jean-Paul Dupré attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur la nécessité de renforcer la lutte conte l'illettrisme. Selon les chiffres fournis par le bureau de la défense nationale, plus de 9 % des jeunes Audois, soit 12 000 personnes environ, se présentant à la journée de préparation à la défense, sont en situation d'illettrisme. Ces chiffres, qui ne sont pas propres au seul département de l'Aude, sont accablants. Ils sont révélateurs de l'incapacité dans laquelle se trouve désormais notre système éducatif d'assurer pleinement sa mission au service de la Nation. En cause, les politiques de réduction de moyens menées depuis six ans qui laissent des dizaines de milliers de jeunes sur le bord du chemin et leur ferment l'accès à l'insertion professionnelle et sociale. Quant aux plans d'accompagnement des personnes en difficulté mis en place pour lutter contre l'illettrisme, ils souffrent eux aussi d'un manque cruel de moyens tant la tâche est immense. Il lui demande quelles mesures il compte prendre pour renforcer la lutte contre l'illettrisme.

Réponse émise le 19 mai 2009

Sur les quelque trois millions de personnes concernées par l'illettrisme, plus de la moitié ont plus de 45 ans. Ainsi, le pourcentage de personnes victimes de l'illettrisme est de 4,5 % chez les jeunes alors qu'il monte à 14 % dans la tranche d'âge 40-45 ans. Il n'est donc pas possible de corréler l'illettrisme à la politique menée depuis les six dernières années. Le ministère de l'éducation nationale est très conscient de la gravité du problème et de nombreuses mesures de remédiation ont été prises à tous niveaux. Aussi, afin notamment de lutter contre l'illettrisme des plus jeunes, le ministère de l'éducation nationale a lancé une profonde réforme de l'enseignement primaire. Les programmes parus au Bulletin officiel du 19 juin 2008 fournissent aux enseignants des repères précis quant aux objectifs à poursuivre dans les différents domaines de compétences qui concourent à l'apprentissage de la lecture, notamment le vocabulaire. Ces repères sont également déclinés par niveau de classe sous forme de progressions. Des protocoles nationaux d'évaluation bilan conçus par rapport aux programmes, en CE1 et en CM2, permettront de déterminer les acquis de chaque élève, les résultats en seront communiqués aux familles. L'évolution de ces résultats dans le temps permettra de mesurer les résultats de l'action de l'école. Une aide individualisée de deux heures hebdomadaires pour chaque élève qui rencontre des difficultés dans ses apprentissages a été mise en place. Le cas échéant, des stages de remise à niveau entre la fin du CM1 et l'entrée en 6e sont également organisés pendant les vacances par des enseignants au profit des élèves de CM1 et CM2 connaissant des difficultés en français et en mathématiques. Ensuite, au collège, plusieurs mesures ont été prises pour poursuivre l'effort engagé dans le premier degré. Ainsi, les nouveaux programmes d'enseignement pour le collège, élaborés dans la continuité des programmes de l'école primaire, mettent l'accent sur l'apprentissage de la grammaire et du vocabulaire. De même, afin d'adapter l'enseignement à chaque élève, des programmes personnalisés de réussite éducative (PPRE) ont été mis en place. Les PPRE sont constitués d'une action spécifique d'aide et, le cas échéant, d'un ensemble d'aides coordonnées. Pour en garantir l'efficacité, cette action spécifique est intensive et de courte durée. Une évaluation, en fin de prise en charge, permet d'établir un bilan des compétences acquises par l'élève au regard des objectifs à atteindre à la fin du cycle et de les situer au regard des exigences du socle commun. Depuis la rentrée 2008, l'accompagnement éducatif est généralisé à tous les collèges, publics et privés sous contrat. L'accompagnement éducatif aborde trois domaines : l'aide aux devoirs et aux leçons, la pratique artistique et culturelle, la pratique sportive. Sa mise en place constitue, dans un souci d'égalité des chances, une offre complémentaire hors du temps d'enseignement proprement dit. Enfin, le ministère de l'éducation nationale consulte régulièrement ses partenaires extérieurs : administration pénitentiaire, direction générale de l'emploi et de la formation professionnelle et Agence nationale de lutte contre l'illettrisme, dont la directrice a été reçue le mardi 18 novembre 2008 par la direction générale de l'enseignement scolaire pour faire le point sur les nombreuses actions menées par cette agence auxquelles le ministère contribue financièrement.

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