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Philippe Duron
Question N° 24904 au Ministère de la Justice


Question soumise le 10 juin 2008

M. Philippe Duron attire l'attention de Mme la garde des sceaux, ministre de la justice, sur la situation des avoués. La commission dite "commission Attali" a rendu en janvier dernier un rapport dont la proposition 213 prévoyait la suppression des études d'avoués. De nombreux parlementaires ont depuis lors attiré l'attention du Gouvernement sur ce sujet très sérieux dans la mesure où les études d'avoués emploient 2 600 personnes. La semaine dernière, M. le secrétaire d'État chargé de l'intérieur et des collectivités territoriales a annoncé que la concertation avec les représentants des avoués avait été lancée. Il lui demande donc quelles sont ses intentions dans cette négociation et quelles garanties elle entend donner aux détenteurs de charges d'avoués et à leurs nombreux employés.

Réponse émise le 26 août 2008

La garde des sceaux, ministre de la justice, fait savoir à l'honorable parlementaire que, depuis plus d'un an, le ministère de la justice mène une réflexion pour moderniser le fonctionnement de la justice, en concertation avec les représentants des professions juridiques et judiciaires. Dans ce cadre, le Gouvernement vient de décider de ne plus rendre obligatoire le recours à un avoué pour suivre la procédure d'appel, et d'unifier les professions d'avocat et d'avoué. Associée aux nouvelles technologies qui facilitent la transmission des dossiers, la suppression de la dualité d'intervention des deux professions en appel simplifiera l'accès à la justice, sans en compromettre la qualité, tout en réduisant son coût de façon significative. L'unification des deux professions répond également à la nécessité qui s'impose à la France de transposer la directive européenne du 12 décembre 2006 relative aux services dans le marché intérieur, en supprimant les obstacles à la libre prestation des services et notamment celui que constitue la qualité d'officier ministériel des avoués. Le Parlement sera appelé à se prononcer sur ce projet de réforme qui pourrait prendre effet le 1er janvier 2010. Un haut magistrat vient de recevoir mission de coordonner les efforts que vont déployer tous les services du ministère de la justice concernés pour atténuer les effets de la réforme sur les avoués et sur le personnel de leurs études. Il sera également l'interlocuteur des autres départements ministériels intéressés. Il poursuivra la concertation actuellement engagée avec les avoués et leurs représentants, afin qu'il soit tenu le plus grand compte de leurs observations, en portant une attention particulière à l'ensemble des personnes travaillant dans leurs études, dont l'engagement et le professionnalisme sont reconnus. La ministre s'engage à tout mettre en oeuvre pour que ces professionnels puissent continuer à faire profiter les citoyens de leurs compétences, même s'ils sont conduits à le faire selon un mode d'exercice différent de celui qui est le leur aujourd'hui.

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