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Michel Hunault
Question N° 23999 au Ministère du Travail


Question soumise le 27 mai 2008

M. Michel Hunault attire l'attention de M. le ministre du travail, des relations sociales, de la famille et de la solidarité sur les dispositions du décret du 31 janvier 2008 relatif à la gratification et au suivi des stages, s'appliquant aux formations relevant du code de l'action sociale et des familles. Si le principe d'une gratification de tous les stagiaires représente un réel progrès, compte tenu de la situation souvent précaire des étudiants, les conditions de mise en oeuvre de cette disposition pour la poursuite des parcours des étudiants ont des conséquences négatives. En effet, les établissements de formation enregistrent des refus catégoriques de plus en plus nombreux d'accueil de stagiaires par les employeurs, les établissements et services sociaux et médico-sociaux, ces derniers n'ayant pas reçu les garanties nécessaires de leurs financeurs quant à la prise en compte de cette nouvelle charge. Cette situation met en péril les nécessaires apprentissages de nos étudiants et, compte tenu du rôle croissant des expériences professionnelles indispensables au processus de certification, leur possibilité d'obtenir à moyen terme leurs diplômes et, par conséquent, d'accéder à l'emploi est aujourd'hui compromise. Il lui demande si le Gouvernement entend apporter des garanties quant au financement public de la gratification des étudiants en travail social et agir en faveur d'une mise en oeuvre égalitaire du principe de la gratification des stagiaires dans le secteur social et médico-social.

Réponse émise le 28 octobre 2008

L'attention du Gouvernement a été appelée sur l'application de la réglementation sur les stages étudiants issue de la loi du 31 mars 2006 sur l'égalité des chances et le décret du 31 janvier 2008, complété par la circulaire prise le 27 février 2008 par la direction générale de l'action sociale. En prenant le décret d'application de la loi pour l'égalité des chances fixant le montant minimal et les modalités de versement de la gratification de stage, le Gouvernement a entendu permettre à la loi de s'appliquer enfin sur ce point. Ce faisant, le Gouvernement a eu le souci d'adopter une position équilibrée pour ne pas décourager l'offre de stage, en fixant le montant de gratification minimale obligatoire au même niveau que la franchise de charges sociales dont bénéficient les organismes d'accueil de stagiaires. L'application des règles sur les stages à l'ensemble des structures privées et associatives permet de placer les stagiaires sur un pied d'égalité et il est logique qu'à terme une gratification soit également prévue pour les stagiaires accueillis dans la sphère publique, même si celle-ci ne relevait pas du champ d'application de la loi pour l'égalité des chances et donc de son décret d'application. L'application de la gratification obligatoire des stages étudiants des formations initiales en travail social met effectivement une dépense nouvelle à la charge des établissements et services d'accueil, la plupart du temps financés sur fonds publics. Soucieux d'un fonctionnement harmonieux de l'appareil de formation, l'État a veillé à en neutraliser l'impact sur les opérateurs qu'il finance par ses crédits budgétaires et ceux de l'assurance-maladie. Le ministre du travail, des relations sociales, de la famille et de la solidarité a donné des instructions très claires en ce sens aux services déconcentrés dès le mois de février 2008, précisées par une circulaire du 21 avril 2008. Certains conseils généraux ont pris, de leur propre initiative, des dispositions qui assurent aux structures qu'ils financent qu'elles ne seront pas empêchées de prendre un étudiant en stage pour des raisons financières. Dans le respect de l'autonomie des collectivités territoriales auquel il est attaché, le ministre a également demandé au président de l'Assemblée des départements de France de bien vouloir sensibiliser les présidents de conseils généraux à l'intérêt d'une approche pragmatique et facilitatrice. Par ailleurs, la caisse nationale des allocations familiales a demandé aux caisses d'allocations familiales, par circulaire du 16 juillet 2008, de prendre en compte le coût de la justification obligatoire des stages longs dans les subventions de fonctionnement qu'elles accordent. Les principaux financeurs des structures d'accueil de stagiaires des formations sociales conjuguent ainsi leurs engagements pour permettre au mieux la mise en oeuvre de la gratification de stage, dont les modalités seront évaluées avec l'ensemble des acteurs concernés.

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