Mme Muriel Marland-Militello interroge Mme la ministre de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative sur les traitements par chimiothérapie des tumeurs cérébrales. Dans certains pays, notamment au Canada, se développe une technique dite à «ouverture de barrière hémato-encéphalique» (OBHE). Cette technique permet à la chimiothérapie d'atteindre sa cible avec une concentration bien plus grande, ce qui permet un traitement bien plus efficace. Elle aimerait donc savoir à quel stade en est cette technique en France. En outre, elle aimerait connaître les solutions permettant, pour nos malades français, une prise en charge de cette méthode d'administration de la chimiothérapie, à l'étranger.
La technique OBHE (ouverture de la barrière hémato-encéphalique) consiste, lors de l'administration d'une chimiothérapie, à contourner la barrière hémato-encéphalique qui empêche habituellement le ciblage de la tumeur cérébrale. Une solution est injectée au patient sous anesthésie générale afin d'ouvrir la barrière hémato-encéphalique (BHE) de manière temporaire. La chimiothérapie est ensuite administrée, par voie intravasculaire dans les artères cérébrales nourrissant la tumeur plutôt que dans les veines. La procédure en elle-même consiste en un acte d'angiographie. Quand le patient est sous anesthésie générale, un cathéter est inséré sous contrôle angiographique et radiologique dans l'artère fémorale et est remontée jusqu'à la base du cerveau lieu d'injection de la solution. Ainsi, les cellules de la BHE s'ouvrent temporairement. L'administration de la chimiothérapie s'effectue immédiatement après cette étape. Généralement, les patients inclus dans ce programme sont traités toutes les 4 semaines pendant 1 an. Cette technique est aujourd'hui mise en oeuvre dans le cadre d'un programme encadré par un consortium : « The International Blood Brain Barrier Disruption Consortium ». À l'heure actuelle, 7 centres dans le monde participent à ce programme : 5 aux États-Unis, 1 en Israël et 1 au Canada avec des protocoles différents. L'efficacité de cette technique, comparativement aux chimiothérapies sans OBHE, reste à démontrer. Actuellement, il n'existe pas en France d'essai clinique ouvert étudiant cette technique. Toutefois, le principe d'ouverture de la BHE par d'autres techniques fait l'objet de recherches à un stade préclinique en France, notamment par les équipes de l'Inserm.
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