M. Dino Cinieri attire l'attention de Mme la secrétaire d'État chargée de l'écologie sur l'annonce réalisée par la communauté scientifique de la multiplication des événements météorologiques extrêmes imputables au changement climatique. Le souvenir de la tempête de décembre 1999 étant encore dans tous les esprits, assombri par deux nouveaux décès survenus en janvier dernier dans le Nord de la France, il lui demande de bien vouloir lui préciser dans quelles mesures il est envisageable de renforcer les outils de veille afin d'adapter les moyens de prévention existants aux nouvelles contraintes.
Les phénomènes météorologiques importants par leurs retentissements humains ayant touché la France ces dernières années (tempête, canicule, inondations et crues violentes) ont amené Météo-France à renforcer ses moyens d'observation, de prévision et d'alerte. Par ailleurs, Météo-France a participé, aux côtés du CNRS et du CEA, aux travaux du groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), dont le rapport est paru en 2007, qui ont servi de socle au Grenelle de l'environnement. La problématique du changement climatique et les modifications météorologiques extrêmes prévisibles sont donc au coeur de la stratégie mise en oeuvre par l'établissement. Météo-France a réalisé des progrès considérables et continus, notamment en renforçant ses dispositifs de veille et d'alerte et en développant de nouveaux modèles ou outils d'observation. Son modèle de prévision est le plus fiable des modèles nationaux, avec celui du Met Office, pour les prévisions en Europe. Depuis plus de dix ans, Météo-France a investi dans l'exploitation des observations par satellites et dans le développement d'un réseau d'observation en temps réel. La couverture assurée par son réseau de 24 radars lui permet d'observer la quasi-totalité du territoire. De plus, les dernières générations de radars rendent possible, depuis 2004, la mesure de nouveaux paramètres comme le vent. Disponible également depuis 2004, l'imagerie des satellites Météosat de deuxième génération constitue un progrès considérable. Enfin, Météo-France dispose désormais d'un réseau en temps réel d'environ 1 800 stations de mesure des paramètres au sol, notamment des précipitations. Grâce à la recherche et à l'amélioration de la puissance de calcul, Météo-France disposera, fin 2008, d'un nouveau modèle de prévision à très haute résolution sur la France métropolitaine « AROME ». Cet appareil, doté de la même finesse (de l'ordre de 1 km) que les observations radars et satellites, sera capable de prévoir l'évolution des orages, du brouillard, les effets locaux... Créé en 2001, le dispositif de vigilance météorologique permet à la population et aux services de l'État de savoir si un phénomène météorologique ou hydrologique dangereux menace un ou plusieurs départements dans les 24 heures à venir et de les aider ainsi à prendre les décisions. Le système est robuste et peut s'adapter facilement à une augmentation de fréquence des événements extrêmes. Le MEEDDAT dispose d'un service d'expertise pointue, le service central d'hydrométéorologie et d'appui à la prévention des inondations qui est désormais placé à la direction générale de la prévention des risques. Enfin, Météo-France poursuit ses recherches sur la simulation du changement climatique à l'échelle régionale en vue de caractériser l'évolution de l'aléa et de permettre l'étude de la vulnérabilité des territoires.
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