M. Jean-Frédéric Poisson interroge M. le secrétaire d'État chargé des sports, de la jeunesse et de la vie associative sur le bilan de la coupe du monde de rugby. La France a eu l'honneur d'accueillir la dernière coupe du monde de rugby du 7 septembre au 20 octobre dernier. Cet événement fut un réel succès : engouement populaire, des milliers de touristes, créations d'emplois mais aussi promotion de ce sport véhiculant des valeurs humaines telles que la cohésion, l'effort et le respect de l'autre. Il souhaiterait connaître le bilan de cette manifestation, ainsi que les intentions du Gouvernement en vue de promouvoir ce sport populaire.
Un premier bilan peut être tiré de l'organisation par la France de la 6e coupe du monde de rugby, bilan qui souligne les succès, dans tous les domaines, de cette manifestation. La coupe du monde de rugby a été un succès populaire et médiatique. Au-delà de toute attente, plus de 2,25 millions de spectateurs se sont rendus dans les stades (soit un taux de remplissage de 91 % sur l'ensemble de la compétition), contribuant largement au résultat financier positif de l'organisation. Les écrans géants dans les villes ont connu un véritable engouement, réunissant par exemple 100 000 personnes au total sur l'ensemble des matchs à Bordeaux. En France comme à l'étranger, elle a retenu l'intérêt des téléspectateurs. En France, plus de 200 millions de téléspectateurs en cumulé ont suivi la compétition qui a réalisé les meilleures audiences de l'année, notamment lors de la demi-finale France Angleterre (18,3 millions de téléspectateurs, soit 67,4 % de part de marché). Cette attention est identique au niveau international, y compris dans des terres peu rugbystiques a priori, telles que la Russie (4 millions de téléspectateurs sur certains matchs) ou le Portugal (plus d'un Portugais sur trois a regardé les matchs de son équipe nationale). Enfin, elle a bénéficié d'une couverture médiatique sans précédent, en dépassant le cadre de la presse spécialisée pour investir la presse grand public, jeune et féminine. La coupe du monde de rugby a été une réussite sportive et une fête du rugby. Si l'Afrique du Sud en a été le grand vainqueur, on retiendra l'animation faite par les « petites équipes » de la planète rugby, les records battus (nombre d'essais, nombre de plaquages en un match, nombre de points marqués par un même joueur), les contrôles antidopage négatifs. Cette coupe du monde a été une fête aux couleurs de l'engagement, du partage et du respect, valeurs de ce sport qui se sont traduites sur le terrain (respect des joueurs, respect de l'arbitrage, respect entre les équipes) ou dans le cadre des projets d'accompagnement mis en place pour faire découvrir le rugby et ses règles. Elle a favorisé des échanges exceptionnels avec les équipes, lors des entraînements ouverts au public (plus de 10 000 personnes à Montpellier). Enfin, le mouvement sportif, les collectivités territoriales, et tous les partenaires se sont mobilisés pour accompagner l'événement et construire une grande fête nationale : plus de 2000 animations locales ou nationales ont été organisées, et ont connu un succès réel, à l'instar du train du rugby qui a visité 110 villes, des projets menés par les fédérations sportives scolaires et universitaires, des projets à dimension internationale (Jeune Planète Rugby) ou culturelle (mobilisation du musée du Quai Branly)...La coupe du monde de rugby a été un succès quant à son organisation. L'organisation des matchs et l'accueil des équipes, des personnalités, des médias, des spectateurs sont loués par l'ensemble des acteurs. Aucun incident majeur n'est à signaler, ni aucun fait de violence, ni aucun blessé grave sur le terrain ou dans les tribunes. Chacun s'est accordé à reconnaître l'efficacité des services de sécurité, de secours et de santé mis en place par le comité d'organisation, le ministère de l'intérieur, et les services de santé. Les 6000 volontaires, de 24 nationalités différentes, ont mené un travail exemplaire d'accueil et mobilisation autour de l'événement, et ont manifesté un enthousiasme et une générosité jusqu'au bout de la compétition vis-à-vis de tous les participants, équipes et officiels, ainsi que vis-à-vis de la presse et du public. Cette qualité de l'organisation, unanimement reconnue dans les médias français et internationaux, est notamment due à la très bonne collaboration entre le comité d'organisation, l'État, les collectivités et l'ensemble des acteurs impliqués, collaboration qui a été un facteur clé de succès dans tous les domaines. Une fois encore, la France a ainsi démontré sa capacité à organiser un événement de cette ampleur. La coupe du monde de rugby est un succès économique et financier. Dans l'attente d'analyses encore en cours, de premières tendances positives se dessinent, soulignant un succès économique et financier qui profite à tous les acteurs, les entreprises et les collectivités comme la fédération. Le tourisme a profité de l'événement grâce à une importante fréquentation étrangère et une forte hausse du taux d'occupation des hôtels les jours de match, sur tous les sites. Les visiteurs étrangers ne se sont pas contentés d'encourager leurs équipes, et ont été friands d'excursions et de visites dans les régions d'accueil. Certaines entreprises de transports (SNCF, Eurotunnel) ont connu une progression marquée de leur activité. Les équipementiers (vêtements, audiovisuels) quant à eux, se félicitent également de l'organisation de la coupe du monde, leurs ventes ayant connu une progression significative. La fédération, pour ce qui la concerne, profite directement du succès de cette manifestation. D'une part, elle bénéficie d'un réel engouement pour sa discipline avec une progression de 35 % du nombre de licenciés sur un an, toutes les régions étant concernées. Pour accueillir e fidéliser ces nouveaux pratiquants, elle s'est attachée à former 4 000 nouveaux éducateurs. D'autre part, et comme prévu par les statuts du comité d'organisation, elle recueille le bénéfice financier de la manifestation et se voit dotée d'une enveloppe exceptionnelle de l'ordre de 30 MEUR. Cette ressource sera utilisée pour le développement du rugby, qu'il s'agisse de participer à la pérennisation de postes d'animateurs territoriaux créés pour l'organisation de la compétition, de soutenir des projets d'investissements locaux, ou d'accompagner des actions de développement conduites par les clubs.
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