Francis Saint-Léger
Question N° 21112 au Ministère de la Santé
Question soumise le 15 avril 2008
M. Francis Saint-Léger attire l'attention de Mme la ministre de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative sur la lutte contre la dyslexie. Il désire connaître les mesures mises en oeuvre pour prévenir au mieux ce type de pathologie.
Réponse émise le 12 août 2008
Le dépistage et la prise en charge précoces des troubles du langage et des apprentissages, au sein desquels s'inscrit la dyslexie, constituent un enjeu majeur de santé publique. En effet, les conséquences de ces troubles dans la vie quotidienne des enfants puis des adultes, sur l'insertion scolaire puis professionnelle, peuvent être prévenues ou atténuées par des prises en charge précoces adaptées. C'est pourquoi, dès 2001, un plan triennal interministériel (santé, éducation nationale) relatif aux troubles spécifiques du langage oral et écrit, a permis la mobilisation de l'ensemble des professionnels de la santé et de l'éducation, des associations et des familles. Le repérage est fréquemment effectué par la famille ou l'enseignant. Le dépistage, ciblé ou systématique, repose sur l'intervention des médecins, exerçant en ville, en PMI ou à l'école. Afin de faciliter ces démarches, des repères sur l'évolution du langage, oral puis écrit à l'intention des familles et du médecin, ont été introduits dans le nouveau carnet de santé de l'enfant en vigueur depuis le 1er janvier 2006. De plus, l'examen détaillé au cours de la huitième année, introduit dans ce nouveau modèle, comporte des items concernant ces troubles. D'autre part, la direction générale de la santé soutient les travaux de la société française de pédiatrie dans le domaine de la formation et de l'information des professionnels. Depuis 2007, une brochure et un DVD-rom de formation sur le thème des « Troubles du développement du langage oral » destinés aux médecins non spécialistes sont diffusés : ils seront complétés par une brochure et un DVD-rom sur le thème des troubles des apprentissages chez l'enfant à partir de 5 ans dont la conception est en cours. De son côté, l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES) va publier au cours de l'année 2008 un guide pratique destiné à aider les parents des enfants « DYS » à connaître les dispositifs dont ils peuvent bénéficier. La prise en charge est multidisciplinaire et repose à la fois sur les réseaux et l'intervention des professionnels en ville, à l'hôpital et dans les différentes structures prenant en charge ces enfants, tels que les centres médico-psycho-pédagogiques (CMPP) et sur le dispositif des centres référents. Ceux-ci, au sein des centres hospitaliers universitaires reçoivent les cas les plus complexes ou ceux pour lesquels la rééducation n'est pas suivie d'effet. Ils organisent une évaluation multidisciplinaire globale afin de porter un diagnostic précis et d'orienter ainsi la prise en charge rééducative et le mode d'intégration scolaire. Ils assurent le suivi et la coordination des soins qui seront réalisés en ville pour la plupart des enfants et développent un rôle de conseil vis-à-vis des équipes éducatives, des équipes impliquées dans le domaine médico-social ou d'autres équipes soignantes. La mise en oeuvre des mesures dans les établissements scolaires relève du ministère chargé de l'éducation nationale et repose sur des actions de formation des professionnels dépendant de ce ministère au repérage, au dépistage et aux prises en charge pédagogiques diversifiées.
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