Francis Saint-Léger
Question N° 20834 au Ministère de l'Éducation
Question soumise le 15 avril 2008
M. Francis Saint-Léger attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur la lecture de la lettre du Guy Môquet. Il désire connaître le bilan de cette première lecture.
Réponse émise le 19 août 2008
La dernière lettre que Guy Môquet adressa à sa famille le 22 octobre 1941 a été lue dans la quasi-totalité des lycées de France métropolitaine. Elle a également été très largement relayée outre-mer. La diversité des formes de l'hommage rendu était particulièrement frappante : la lecture a souvent eu lieu dans le cadre des cours. Mais dans près de la moitié des établissements, des commémorations de plus grande ampleur avaient été préparées. Des lectures publiques ont eu lieu, souvent accompagnées de rencontres et de débats fructueux avec d'anciens résistants ou avec des élus de toute sensibilité politique. Les membres du gouvernement présents dans les établissements ont partout noué des échanges constructifs avec les élèves. Des sorties sur les principaux lieux de la mémoire résistante ont également été organisées en partenariat avec d'autres ministères et des associations. C'est ainsi que des classes se sont retrouvées devant la maison du docteur Dugoujon à Caluire ou au Mont Valérien. La matinée du 22 octobre 2007 a également été marquée par l'engagement des plus hautes autorités de l'État. A l'Hôtel Matignon, le Premier ministre a reçu des élèves de trois lycées parisiens, Rabelais, Duruy et Diderot. Après la lecture de la lettre de Guy Môquet, une minute de silence a été observée. Dans son intervention devant les lycéens, le Premier ministre a notamment souligné que cet hommage constituait un moment de rassemblement pour la jeunesse de notre pays. Partout, les enseignants ont su faire le meilleur usage de leur liberté pédagogique pour rendre un hommage solennel à Guy Môquet et rappeler le sens de son sacrifice. Deux initiatives originales, peuvent être évoquées parmi tant d'autres. Au lycée Maryse-Bastié de Limoges, la lecture a été effectuée en présence de M. René Besse, résistant, incarcéré à Fresnes avec Guy Môquet puis déporté. La séance, très digne et historiquement très riche, a captivé les élèves. Par ailleurs, des élèves du lycée des Graves se sont rendus à la ferme de Richemont à Saucats, haut lieu de la résistance girondine, où treize élèves du lycée Montaigne de Bordeaux ont été fusillés : les dernières lettres de Guy Môquet et de Guido Brancadoro ont été lues par des élèves au cours d'une cérémonie empreinte de recueillement et de solennité. La lecture de la dernière lettre de Guy Môquet a été indéniablement un temps fort de l'année scolaire. Cet hommage national rendu à l'engagement et au courage de la jeunesse et le travail pédagogique qui l'a accompagné ont montré que l'école est toujours aujourd'hui le lieu où se retrouvent et se transmettent les valeurs de la nation et de la République.
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