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Jean-Marie Binetruy
Question N° 18081 au Ministère de l'Agriculture


Question soumise le 4 mars 2008

M. Jean-Marie Binetruy attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur le bien-être des animaux d'élevage de la filière porcine. Ce sujet sera l'objet de discussions à l'occasion des rencontres «animal et société» initiées par le ministère de l'agriculture et de la pêche. Le respect du bien-être animal fait partie de très longue date des bonnes pratiques d'élevage. L'éleveur est l'un des principaux acteurs du respect du bien-être grâce à sa formation et à sa connaissance du comportement naturel des animaux. Il se conforme ainsi aux mesures réglementaires qui encadrent les conditions d'élevage, de transport et d'abattage. Le bien-être des animaux est l'une des priorités de l'Union européenne. D'ores et déjà, de nombreux textes réglementaires s'imposent aux éleveurs de notre pays, et la conformité des pratiques d'élevage à ces normes suppose un coût économique élevé. En particulier, l'application des textes communautaires relatifs aux truies, nécessite une réorganisation complète de la production pour être effective en 2013. Or, dans le contexte de crise que traverse actuellement les acteurs de la filière porcine, les éleveurs craignent que les attentes d'un certain nombre d'associations s'articulent difficilement avec les modes d'élevage pratiqués. Aussi, il lui demande de quelle manière il entend veiller à concilier la défense du bien-être animal, enjeu majeur de notre civilisation moderne, avec les réalités d'un développement économique durable.

Réponse émise le 22 avril 2008

La France s'est dotée depuis de nombreuses années d'un arsenal législatif et réglementaire spécifique en matière de protection animale, notamment sur le fondement de deux articles du code rural (loi du 10 juillet 1976) : l'article L. 214-1 qui considère l'animal comme un être sensible et l'article L. 214-3 qui prescrit l'interdiction de mauvais traitements envers les animaux. Les réglementations ayant trait à la protection des animaux de ferme sont désormais en grande partie harmonisées et relèvent donc essentiellement de dispositions communautaires. La question du bien-être des animaux occupe une place de plus en plus importante parmi les préoccupations des Européens et constitue désormais une donnée incontournable dans les débats sur l'élevage moderne. D'ailleurs, dans le cadre de la PAC réformée, il a été décidé que l'octroi des aides directes aux éleveurs serait conditionné, entre autres, au respect des règles du bien-être animal. L'Union européenne avait adopté en 1991 une directive établissant les normes minimales relatives à la protection des porcs en élevage. En application de cette directive, l'arrêté du 20 janvier 1994 a notamment rendu obligatoires, depuis le 1er janvier 1998, des normes minimales de surface par porc à l'engrais. Cette directive a également fixé un âge minimum pour le sevrage des porcelets et la fin de l'attache des truies, ce qui constitue un autre élément important de l'amélioration du bien-être animal. Deux directives communautaires d'octobre et de novembre 2001 transposées au plan français par l'arrêté du 16 janvier 2003 introduisent, notamment, l'obligation de loger les truies gestantes en groupe. Afin de prendre en compte les facteurs économiques liés à ces modifications structurelles importantes dans la filière porcine, des délais d'application de ces mesures ont été prévus. En ce qui concerne l'élevage des truies en groupe notamment, les installations construites à partir du 1er janvier 2003 doivent être conformes à la nouvelle directive, la date limite du 1er janvier 2013 étant prévue pour l'application obligatoire à l'ensemble des installations. À l'occasion des rencontres « Animal et société », dont le ministère de l'agriculture et de la pêche a été chargé de la mise en oeuvre par le Président de la République, se tiendra une réflexion sur la question de la protection animale qui associera pour la première fois l'ensemble des acteurs impliqués de la société et les pouvoirs publics. L'un des trois groupes de travail qui a été constitué est intitulé « Animal, économie et territoires ». Il analysera, entre autres thématiques, les questions portant sur l'utilisation de l'animal dans les activités économiques. Chacun des groupes rassemble cinq collèges, dont celui des représentants des secteurs professionnels, qui inclut notamment les organisations et le syndicalisme agricoles. Les groupes porteront la plus grande attention au respect d'un juste équilibre entre les considérations de la protection animale et les réalités économiques afin de promouvoir une agriculture à la fois compétitive et responsable dans ses modes de production. L'objectif est d'aboutir d'ici à fin juin 2008 à un plan d'action de mesures concrètes recueillant le consensus des participants et s'inscrivant dans le cadre des engagements internationaux et communautaires pris par la France.

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