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Élie Aboud
Question N° 17754 au Ministère de la Santé


Question soumise le 26 février 2008

M. Élie Aboud interroge Mme la ministre de la santé, de la jeunesse et des sports sur les prestations associées à des produits de santé (lits médicalisés, fauteuils roulants, perfusion, assistance respiratoire...) financés jusqu'alors par l'assurance maladie dans le cadre des soins de ville. Or, une réforme de la tarification doit aboutir à un financement sur l'enveloppe des établissements médico-sociaux. Cette évolution peut constituer un bouleversement économique complet du secteur et entraîner environ 3 000 suppressions d'emplois. En effet, si les professionnels comprennent les difficultés de l'assurance maladie et n'ont pas remis en cause le principe de faire des efforts d'économies substantielles, un tel projet, obtenu sans réelle concertation, présente de véritables lacunes. Ainsi, le basculement des produits et des prestations de santé fournis dans les maisons de retraites dans le forfait soins mettrait en danger également la prise en charge des personnes âgées et handicapées à leur domicile, puisque ce sont les mêmes entreprises qui interviennent dans les deux cas. Loin d'une réforme dogmatique, non préparée et rejetée par l'ensemble des professionnels, il convient de reprendre ce dossier dans la concertation. Il lui demande de bien vouloir le tenir informé de ses intentions en la matière.

Réponse émise le 15 juillet 2008

La réforme de la tarification des maisons de retraite médicalisées a été mise en place par la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) pour 2006. La ministre de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative rappelle que la réintégration des dispositifs médicaux (DM) dans le « forfait soins » des établissements hébergeant des personnes âgées dépendantes (EHPAD) a été recommandée dans les conclusions du groupe de travail de l'IGAS présidé par M. Pierre Deloménie (mars 2005). Il répond au nécessaire souci d'une meilleure gestion des dispositifs médicaux au sein de ces établissements. L'article 48 de la LFSS pour 2006 qui prévoyait la date de cette réintégration à compter du 1er janvier 2007 a d'abord été repoussée au 1er janvier 2008 par l'article 88 de la LFSS pour 2008 dans le but de permettre la réalisation d'une étude financière et l'expertise des modalités pratiques de mise en oeuvre. L'année 2007 a été ainsi mise à profit pour réaliser et exploiter ces estimations dont les enseignements ont été présentés lors de la concertation menée avec les professions concernées. Toutefois, afin de faciliter l'organisation des acteurs de terrain et suite aux concertations qui ont eu lieu avec les professions concernées, la réintégration des DM interviendra finalement au 1er août 2008. Trois cent vingt millions d'euros en année pleine seront ainsi progressivement transférés de l'enveloppe « soins de ville » à l'enveloppe médico-sociale. Des concertations préalables avec les représentants des professions concernées ont été menées. Un arrêté du 30 mai 2008 publié au Journal officiel du 4 juin 2008 détaille la liste des dispositifs médicaux concernés par la réintégration budgétaire au sein des « forfaits soins » des établissements sans pharmacie à usage interne (PUI). Les tarifs des établissements seront majorés dès le 1er août 2008. Des contrôles seront effectués par la caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) pour éviter une double prise en charge (« soins de ville » et « forfaits soins »). Pour les DM amortissables, la réintégration des DM ne sera pas forcément synonyme d'un recours à l'achat plutôt qu'à la location, les gestionnaires pourront en décider selon les cas et le type de matériel. Enfin, un premier bilan de la réforme sera réalisé au bout d'un an.

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