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Jean-Marc Roubaud
Question N° 17572 au Ministère de la Santé


Question soumise le 26 février 2008

M. Jean-Marc Roubaud attire l'attention de Mme la ministre de la santé, de la jeunesse et des sports sur les pratiques d'injection et la consommation d'héroïne au sein des populations les plus précaires. Ces pratiques sont en hausse selon un rapport récent de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT). Cette augmentation se produit alors que, depuis l'année 2000, la pratique de l'injection était en diminution. Ainsi, l'évolution de la prévalence des pratiques d'injection par produit consommé au cours du dernier mois parmi les usagers des structures dites de « première ligne » (structures d'accueil pour les toxicomanes) entre 2003 et 2006 passe de 46 % à 54 % pour la cocaïne, de 47 % à 58 % pour la BHD (buprénorphine haut dosage, produit de substitution), de 22 % à 40 % pour les amphétamines. Le rapport de l'observatoire français souligne également la très grande disponibilité de la cocaïne, qui ne cesse d'augmenter en France depuis cinq ans et touche des milieux sociaux extrêmement hétérogènes, allant de l'usager de rue très marginalisé à la personne aisée et parfaitement insérée socialement. Ces tendances au retour des drogues dures ont également été observées sur le plan européen dans le dernier rapport de l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT). En conséquence, il lui demande de lui faire connaître sa position à ce sujet.

Réponse émise le 16 décembre 2008

Après une période où de nombreux indicateurs sur les usages de drogues étaient stables, voire à la baisse, l'ensemble des pays européens traverse en 2008 une période préoccupante. La consommation d'héroïne semble être en légère augmentation depuis deux ans. L'usage de la cocaïne a fait l'objet d'une importante diffusion. Les pratiques les plus à risque, en particulier l'injection, sont également à la hausse, notamment dans les milieux les plus marginaux et les plus précaires. Dans ses aspects relevant de la santé publique, le plan de prise en charge et de prévention des addictions 2007-2011 est mis en oeuvre avec l'objectif d'améliorer la prise en charge des patients par un développement de l'offre de soins et une meilleure articulation des différents secteurs (hospitaliers, médico-sociaux et libéraux). Ce plan prévoit également un développement de la prévention et de la recherche ainsi qu'un renforcement de la formation des professionnels médicaux, paramédicaux et des travailleurs sociaux. En outre, la direction générale de la santé finalise un nouveau plan national de lutte contre les hépatites B et C, qui comportera des mesures particulières de prévention et d'accès aux soins, en faveur de la santé des usagers de drogues. La lutte contre les drogues comporte de nombreux aspects impliquant divers ministères. L'objectif est de prévenir la consommation des substances illicites, de réprimer leur usage et leur trafic et d'en réduire les conséquences sanitaires et sociales. Cette politique interministérielle doit trouver une impulsion nouvelle sous l'égide de la mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie.

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