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Bérengère Poletti
Question N° 15666 au Ministère de la Santé


Question soumise le 29 janvier 2008

Mme Bérengère Poletti attire l'attention de Mme la ministre de la santé, de la jeunesse et des sports sur la lutte contre l'ostéoporose. Selon une étude américaine, des chercheurs viennent de mettre au point une carotte génétiquement modifiée qui améliore l'absorption du calcium. Les chercheurs ont utilisé des carottes dont ils ont modifié le gène responsable du transport du calcium dans les membranes cellulaires. Ils ont ensuite donné à manger ces carottes à trente volontaires. En parallèle, les chercheurs ont suivi l'absorption du calcium chez ces derniers. La conclusion de l'étude indique que les mangeurs de carottes OGM ont vu leur absorption de calcium augmenter de plus de 40 %. En conséquence, pour les chercheurs, cette voie pourrait être utilisée pour réduire les problèmes d'ostéoporose. Aussi il lui serait agréable de connaître la position du Gouvernement quant à cette étude, d'une part, et quelles solutions il compte mettre en oeuvre afin d'améliorer la lutte contre l'ostéoporose, d'autre part.

Réponse émise le 9 septembre 2008

L'ostéoporose est une maladie diffuse du squelette, caractérisée par une diminution de la masse osseuse et par une détérioration de la microarchitecture du tissu osseux. Elle est responsable chaque année en France, d'environ 150 000 fractures notamment de l'extrémité supérieure du fémur, des vertèbres et du poignet. En termes de prévalence et compte tenu du vieillissement progressif de la population, on estime que le nombre de fractures de l'extrémité supérieure du fémur devrait passer de 50 000 à près de 150 000 entre 1990 et 2050. Les femmes sont les plus concernées (post-ménopause), mais les hommes âgés en sont également victimes et l'on considère qu'à partir de 50 ans, 40 % des femmes et 14 % des hommes auront avant la fin de leur vie au moins une fracture ostéoporotique. L'étude américaine, mettant au point une carotte génétiquement modifiée pour augmenter la quantité de calcium absorbé, a pour but de trouver une technologie applicable à différents aliments et pourrait avoir ainsi un impact significatif dans la prévention de l'ostéoporose. Cette recherche n'en est qu'à une phase d'expérimentation et d'autres études seront nécessaires avant d'avoir une application dans la pratique quotidienne. De nombreux laboratoires travaillent sur les aliments pour en améliorer la composition nutritionnelle. Des recommandations nationales de bonnes pratiques pour les professionnels de santé sont régulièrement éditées. Ainsi la haute autorité de santé (HAS) a publié des recommandations diagnostiques et thérapeutiques pour la prévention de l'ostéoporose des femmes ménopausées et des sujets traités par corticoïdes, des recommandations en matière de mesure de la densité osseuse et de diagnostic de l'ostéoporose, des recommandations concernant les traitements médicamenteux de l'ostéoporose cortisonique et post-ménopausique en collaboration avec l'agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS). Différentes actions sont également menées par le ministère chargé de la santé. La prévention de l'ostéoporose est aussi prise en compte dans les mesures du programme national nutrition et santé (PNNS) qui visent, entre autres, une alimentation équilibrée, riche en fruits et légumes, pauvre en graisses saturées, et la pratique quotidienne d'une activité physique modérée. Le PNNS est prolongé et renforcé dans le but de mieux orienter les stratégies en direction de la prévention des pathologies ayant un déterminant nutritionnel. Enfin, l'institut national de santé et de la recherche médicale (INSERM) a mis en place depuis 2004 un programme national de recherches sur les maladies ostéo-articulaires permettant, après appel à projets, de financer annuellement des travaux de recherche dans ce domaine. Des campagnes de sensibilisation du grand public sont menées périodiquement par l'institut national de prévention et d'éducation pour la santé. Depuis juillet 2006, l'assurance maladie prend en charge l'examen de dépistage de l'ostéoporose par ostéodensitométrie biphotonique.

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