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Jean-Claude Flory
Question N° 14814 au Ministère des Affaires étrangères


Question soumise le 15 janvier 2008

M. Jean-Claude Flory attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères et européennes sur les difficultés que peuvent rencontrer les entreprises françaises sur le marché africain face à la concurrence des intervenants de la République populaire de Chine en Afrique. On ne compte plus les relations commerciales établies et les visites de dignitaires chinois sur ce continent mettant les entreprises chinoises en situation de remporter des marchés, nonobstant les relations antérieures, voire historiques, liant notre pays avec ceux d'Afrique. S'il faut convenir que le phénomène n'est plus aujourd'hui tout nouveau, en revanche il est de plus en plus affirmé et les dégâts économiques causés sont de plus en plus importants. À plusieurs titres d'ailleurs car le modèle chinois du « win-win » (gagnant-gagnant) pourrait laisser la porte ouverte à une nouvelle forme de néocolonialisme drapé des illusions d'aides apportées au développement de pays en voie de développement, auxquels d'ailleurs la France n'a jamais manqué d'écoute ou de soutien. Il lui demande en conséquence de lui faire connaître quelles sont les actions entreprises par sur le plan diplomatique susceptibles de favoriser la coopération et les échanges commerciaux avec l'Égypte.

Réponse émise le 25 mars 2008

L'économie égyptienne fait preuve, depuis 2004, d'un dynamisme qui ne se dément pas, comme en témoignent l'essentiel des indicateurs macro-économiques, en particulier la croissance, qui est passée de 4,91 %. pour l'année fiscale 2004/2005 à 7,1 % en 2006/2007, et l'accroissement spectaculaire des IDE, qui, d'une moyenne annuelle comprise entre 0,5 et 0,7 Md USD au début des années 2000, ont atteint 11,1 Mds USD en 2006/2007. Avec 90 entreprises employant 36 000 salariés locaux, la France est traditionnellement un investisseur important en Égypte. Le rachat d'Orascom Cernent par Lafarge (8,8 Mds EUR), concrétisé en janvier 2008, a fait passer la France de la quatrième à la première place des investisseurs étrangers en Égypte. Avec une part de marché d'environ 5,5 %, la France est le cinquième fournisseur de l'Égypte : le montant de nos exportations en 2006 s'est élevé à 1,3 Md EUR. Pour soutenir cette dynamique, la France déploie aujourd'hui en Égypte l'essentiel des instruments dont elle dispose pour accompagner l'implication des entreprises françaises sur ce marché porteur de nombreuses opportunités. L'Égypte est un des plus importants bénéficiaires des prêts concessionnels français pour la réalisation de grands projets. Elle a bénéficié, depuis 1974, de plus de 3 Mds EUR de financements concessionnels, orientés essentiellement vers les infrastructures (eau, métro, télécommunications, aviation civile, ...). Cette aide a eu un effet de levier incontestable pour renforcer la présence française en Égypte. L'Égypte est aujourd'hui éligible à la réserve pays émergents (RPE), qui' encadre, depuis la réforme intervenue en 1998, l'utilisation des protocoles financiers. Il s'agit aujourd'hui d'un des principaux instruments d'aide bilatérale liée, consistant en des prêts intergouvernementaux concessionnels, avec garantie souveraine, destinée à des projets participant au développement économique des pays bénéficiaires. Le dernier protocole financier signé en avril 2007 pour la réalisation de la première phase de la ligne 3 du métro du Caire, d'un montant de 280 MEUR, signé en avril 2007, représente l'un des financements concessionnels les plus élevés consentis par la France. Des dons pour étude de projets, qui suscitent un intérêt fort de la part des autorités égyptiennes, sont également largement mis en oeuvre en Égypte. Elle est le troisième bénéficiaire de l'appui apporté par le Fonds d'études et d'aide au secteur privé (FASEP-études), qui vise à favoriser l'offre française pour l'obtention de marchés et de financements à l'étranger, en finançant sous forme de dons des études, des prestations d'assistance technique ou des actions de coopération institutionnelle à finalité économique ou financière en amont de projets participant au développement des pays bénéficiaires. L'Égypte bénéficie également, de notre part, d'opérations de conversion de créances en investissement. Les autorités françaises et égyptiennes ont relancé en 2005 la mise en oeuvre d'un accord portant sur un montant de 45,7 ME conclu en 1999. La France ne ménage pas ses efforts pour assurer la promotion de ce dispositif pour les investisseurs qui aimeraient intervenir en Égypte. Nous espérons que cette procédure pourra se concrétiser en 2008. Les relations économiques françaises bénéficient également, depuis 2006, de l'intervention de l'AFD. Deux projets ont d'ores et déjà été approuvés, et l'année 2008 devrait voir l'instruction de plusieurs nouveaux projets. Enfin, a été mis en place, à l'occasion du déplacement en Égypte du Président de la République en avril 2006, un Conseil présidentiel France Égypte des affaires (CPFEA). Il réunit, sous les auspices des ministres en charge du commerce extérieur, des entreprises françaises et égyptiennes. Sa dernière session de travail s'est tenue à Paris en décembre 2007. Sa vocation est de donner une impulsion politique aux relations économiques et aux échanges commerciaux franco-égyptiens, de sorte, notamment, que les acteurs français puissent prendre toute leur part à la croissance économique égyptienne.

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