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Pierre Lasbordes
Question N° 13772 au Ministère du Travail


Question soumise le 25 décembre 2007

M. Pierre Lasbordes alerte M. le ministre du travail, des relations sociales et de la solidarité sur les vives inquiétudes des professionnels de l'automobile de l'Essonne, devant la taxation des indemnités de mise à la retraite d'office à 25 % en 2008, puis à 50 % en 2009, prévu dans le dernier projet de loi de financement de la sécurité sociale. En effet, cette nouvelle disposition s'opposerait à l'accord mis en place entre les partenaires de la branche qui prévoit une indemnité de départ calculée non en fonction du salaire et de l'ancienneté dans l'entreprise, mais de l'ancienneté globale dans la profession, le capital de fin de carrière étant versé par l'institution de prévoyance de la branche, l'IPSA, en contrepartie d'une cotisation patronale obligatoire versée par toutes les entreprises. Les professionnels du secteur de l'automobile redoutent que les TPE, particulièrement nombreuses, ne puissent assumer la charge de ce nouveau dispositif, risquant de mettre en défaut leur trésorerie ou empêchant tout nouveau recrutement. Conscient de l'effort à consentir à la fois pour préparer l'avenir des jeunes et prolonger la carrière des seniors, l'accord de branches est ici privilégié pour tenir compte de la spécificité de ces entreprises. Aussi, il lui demande de bien vouloir lui préciser s'il entend maintenir le dispositif d'indemnisation particulièrement avantageux dont bénéficient aujourd'hui les salariés, en s'appuyant sur une législation qui exonère socialement et fiscalement les indemnités de retraite et prévoir ainsi des aménagements adaptés et progressifs pour ce secteur.

Réponse émise le 6 janvier 2009

Le législateur a commencé à manifester depuis plusieurs années sa volonté de faire de la mise à la retraite l'exception comme modalité de passage à la retraite. En effet, la mise à la retraite, quel que soit le montant des indemnités qui lui sont liées, relève d'une décision qui échappe au salarié puisque relevant unilatéralement de l'employeur. Aussi, dès la loi du 21 août 2003 portant réforme des retraites, l'âge à partir duquel la mise à la retraite est possible a été relevé à 65 ans. En cas d'accords de branche prévoyant des contreparties en termes d'emploi et de formation, cet âge peut être abaissé jusqu'à 60 ans. En 2006, constatant que peu de progrès avaient été enregistrés en matière d'amélioration de la situation des seniors en emploi, le Gouvernement et les partenaires sociaux ont présenté le plan national d'action concerté pour l'emploi des seniors 2006-2010. Ce plan vise, conformément à l'engagement européen de la France, à porter à 50 % le taux d'emploi des personnes âgées de 55 à 64 ans. Parmi les nombreuses actions retenues à l'issue de cette concertation entre l'État, les représentants des employeurs, et ceux des salariés, il a été convenu de mettre un terme aux accords permettant d'abaisser l'âge de mise à la retraite d'office (action n° 11 du plan national d'action concerté). Le législateur a repris cette action à son compte et l'a même amplifiée. Pour limiter au maximum le recours à la pratique de la mise à la retraite, il a, en effet, à l'article 16 de la loi de financement de la sécurité sociale pour l'année 2008, introduit une contribution spécifique sur les indemnités de mise à la retraite. Cependant, le régime social et fiscal de l'indemnité de mise à la retraite n'a pas été modifié, celle-ci demeure donc exonérée en grande partie de cotisations sociales et de fiscalité sur le revenu. L'objet de ces nouvelles mesures n'est pas de taxer davantage les entreprises, mais de mettre fin de façon progressive à la pratique de la mise à la retraite.

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