M. Hervé Féron attire l'attention de Mme la secrétaire d'État auprès du ministre du travail, de l'emploi et de la santé, chargée de la santé, sur la question préoccupante du suicide et de la tentative de suicide chez nos compatriotes. Les chiffres les plus récents de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) sur le suicide datent de 2009, et ont été collectés en 2008. Ils dénombraient 10 500 suicides sur une année, révélant une inquiétante inversion de tendance : alors que le nombre de décès par suicide baissait depuis 1987 (après le pic de 12 525 morts en 1986), les années 2008 et 2009 ont marqué un redémarrage à la hausse : 10 127 en 2007, 10 353 en 2008, 10 499 en 2009. C'est un chiffre élevé, qui classait alors la France parmi les nations les plus touchées en Europe et place le suicide parmi les problèmes majeurs de santé publique. Certaines associations ou certains professeurs dénoncent un manque d'informations, pourtant nécessaires à la compréhension du phénomène et donc à sa prévention. Toutefois, un flou plus grand encore entoure les tentatives de suicide. Là, on ne dispose que d'estimations liées aux hospitalisations. Or un passage aux urgences n'est pas considéré comme une hospitalisation. On ne dispose donc pas de données pertinentes. Les chiffres de l'Institut national d'études démographiques et de la direction de la recherche du ministère de la santé, basés sur des relevés de 2006, estiment pourtant ces tentatives à environ 220 000, alors que les études antérieures à 2000 évoquaient plutôt le chiffre de 150 000. C'est dire le besoin urgent que nous avons d'une meilleure connaissance de cette problématique, une connaissance qui passe par les chiffres. Il lui demande donc si le Gouvernement compte doter l'État des moyens nécessaires à une meilleure analyse et compréhension du suicide dans notre société.
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