M. Hervé Féron attire l'attention de M. le ministre auprès de la ministre de l'écologie, du développement durable, des transports et du logement, chargé des transports, sur la question de la grande vitesse ferroviaire dans le monde. Le train à grande vitesse (TGV) est l'une des grandes réussites technologiques de la France dont nos compatriotes, à juste titre, sont très fiers. Détenteur du record du monde de vitesse sur rail, il transporte chaque année plus de 100 millions de voyageurs (108 millions pour l'année 2010) dans d'excellentes conditions de sécurité. Pour autant, notre technologie est confrontée à une concurrence de plus en plus rude et il convient de s'interroger sur l'avenir du secteur de l'industrie de la grande vitesse en France. Il lui demande quel est le programme du Gouvernement en la matière, autrement dit quelles mesures il compte mettre en oeuvre afin de permettre à notre industrie de la grande vitesse de conserver sa place de leader mondial et de précurseur.
Le train à grande vitesse est l'une des technologies ferroviaires françaises les plus emblématiques. Les performances, la qualité et le confort de ces trains en France sont des références incontestées. Le TGV a déjà permis des succès à l'exportation en Corée et au Maroc mais aussi pour de nombreuses autres opérations. Ainsi, pour la ligne à grande vitesse de Taïwan, de technologie japonaise, l'assistance à maîtrise d'ouvrage et la conduite des premières rames ont été confiées à l'industrie française. Cependant, ainsi qu'il est clairement apparu dans les travaux de la Commission de la filière ferroviaire française des Assises du ferroviaire, le modèle du TGV français à l'export est aujourd'hui fragilisé. D'abord, les trains à grande vitesse ne représentent que 6 % du marché ferroviaire mondial, et de nombreux pays donnent la priorité à d'autres segments, en particulier le péri-urbain. Ensuite, de nombreux constructeurs ont aujourd'hui un solide marché domestique de la grande vitesse (Espagne, Japon et aujourd'hui Chine) et voient dans l'exportation des relais de croissance et d'activité pour leurs usines nationales. La solution pour l'industrie ferroviaire française passe par une offre intégrée, dans laquelle la technologie française doit être à la pointe à la fois sur le TGV et sur les trains régionaux et intercités. En effet, ces derniers doivent aussi bénéficier de l'innovation et de l'amélioration de la qualité de service, en France et à l'export. Les Assises du ferroviaire ont également montré la nécessité de structurer la filière pour soutenir les PME françaises pour qu'elles gagnent des parts de marchés à l'étranger. Les principaux industriels basés en France ont pris toute la mesure de ces défis et seront associés à la suite des réflexions pour mettre en oeuvre les propositions tirées des Assises mais aussi du rapport de la récente Commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur le matériel roulant. Le Gouvernement tiendra le Parlement régulièrement informé des progrès de ces travaux.
Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette question.